REBELLES DE LA GALAXIE
Scénariste(s) : Enrique V. VEGAS
Dessinateur(s) : Enrique V. VEGAS
Éditions : Clair de lune
Collection : Encre de Chine
Série : Rebelles de la Galaxie
Année : 2005 Nb. pages : 160
Style(s) narratif(s) : Récit complet (Inspir. comics) (Inspir. manga)
Genre(s) : S.F. humoristique, Adaptation littéraire, Humour parodique, Hommage
Appréciation : 3 / 6
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Déception galactique...
Écrit le dimanche 26 novembre 2023 par PG Luneau
Tome lu : les Rebelles de la Galaxie
Enrique V. Vegas est un bédéiste espagnol qui fait dans la caricature et la parodie. Il a publié toute une série de pastiches portant sur tous les grands blockbusters américains : les 300, Spiderman, Batman, Superman, Indiana Jones, Kill Bill, Resident Evil, Pirates des Caraïbes, Wolverine, etc. Personnellement, je suis tombé sur sa parodie de la trilogie originale de la Guerre des Étoiles (celle de mon enfance) totalement par hasard, dans une bouquinerie. Comme les dessins étaient mignons et que j’aime bien les parodies emplies de gags et de clins d’œil, je l’ai achetée.
C’est quoi?
Bon… Disons que c’est l’histoire d’un jeune fermier qui se retrouve par hasard (mais… est-ce vraiment un hasard??) sur le chemin d’une princesse un brin hautaine. Aidé d’un aventurier casse-cou, de son acolyte aux allures de nounours poilu, d’un vieux mystique aux pouvoirs étonnants et de deux robots rigolos, le gamin tentera de sauver la princesse des griffes d’un cruel empereur et de son bras droit maléfique… qui s’avère être son père (père du jeune fermier, pas du cruel empereur! Suivez, bon Dieu!). Tous finiront par se joindre à une armée de rebelles qui tente de destituer le dit empereur. C’est la première trilogie de Star Wars, quoi, celle des épisodes 4, 5 et 6. Ne venez pas me dire que vous ne l’avez jamais vue, si?
C’est comment?
Ce qui m’a d’abord attiré vers ce livre, ce sont les dessins de M. Vegas. Ils sont, en fait, fortement inspirés par le style chibi, issu des mangas pour les tout-petits, où tous les mignons personnages sont petits avec une sympathique grosse tête rondouillette. En choisissant de dessiner tous les héros de Georges Lucas de cette façon, le dessinateur espagnol réussit un parfait mélange entre le manga et le comic book! Et il est bon : ses dessins sont vraiment dynamiques et réjouissants, aérés malgré leurs décors parfaitement intégrés. C’est impeccable : des dessins qu’on aurait parfaitement pu voir dans des magazines comme Mad ou Safarir.
Le second aspect qui m’a poussé à acheter cet album, c’est son caractère parodique. J’avais hâte de rire aux clins d’œil, aux gags insérés par-ci par-là… Et j’ai été amèrement déçu! :^( Disons que c’est ici que le bât blesse! Des gags, j’en ai vus bien peu. En fait, je n’ai souri qu’une fois, à la moitié de l’album, quand un personnage propose une pause-pipi parce qu’on… en est à la moitié de l’album! Pour le reste, de blagues, il n’y en a pas vraiment. Oui, les références à la culture populaire du moment sont nombreuses (il y a au moins ça!), mais jamais rien pour nous faire nous esclaffer.
Pire : l’album est bourré de fautes d’orthographe! À un point tel que je ne lisais plus pour connaître l’histoire ou dans l’attente du prochain gag : je cherchais dans l’espoir de repérer la faute suivante, plus aberrante que la précédente! Non mais avouez : «un PEUT de vent» !!?? Une coquille? Je ne crois malheureusement pas puisqu’on retrouve aussi «à PEUT près», quelques pages plus loin… Et tant d’autres! Si ce sont des coquilles, on est en présence d’un dépotoir à omelettes (…dans le sens d’accumulation de coquilles d’œufs ayant servi à faire les omelettes, blague foireuse à la hauteur de cet album)!
Bref, j’aurais pu donner 2 ou 2,5, mais pour la qualité des dessins et leur caractère enjoué (et parce que je suis foncièrement généreux!), je donne 3 / 6. Mais ne faites pas de grands détours pour mettre la main sur cet album fort dispensable… Relisez plutôt Naguère les étoiles, dans le même créneau!
Mes bémols
· l’humour qui fait patate. Est-ce parce que c’est fade, parce que je n’ai pas compris certaines références ou parce que je n’étais pas disposé (perturbé que j’étais par le cumul de fautes)? Sûrement un peu des trois… Chose certaine, j’ai très peu souri, et pas ri une seule fois! :^P
· l’absence de pagination. Vous savez déjà à quel point ça m’agace…
· la plétore de phottes dortograffe. Zavé vu? Gé mi mon S a photte! Et si je l’ai mis, c’est parce qu’il y en avait BEAUCOUP! En plus des deux PEUT dont j’ai parlés plus haut, j’ai répertorié les 12 suivantes… et j’en ai sûrement sautés quelques-unes! (Notez que je n’ai pas mis les pages… puisqu’il n’y a pas de pagination!!! >:-(
Si on revenEZ…
J’ai intérêt à rapporte_ …
Ne me stress_ pas.
Je réagiE …
Nous sommes touché_ …
Pourquoi tu crois que je portES …
AlleR les gars! (2x)
Je l’ai… empilER dans ce coin.
Ce QU’IL serait arrivé…
Le chevalier le plus moche que l’empereur EST eu…
Cherchez dans la moindre stalactite que je n’ai_ pas besoin de faire une colère…
· les fiches de personnages… avec les mauvaises illustrations!? En effet, en fin d’album, on nous offre, sur trois pages, six paragraphes nous présentant six des personnages principaux de l’histoire : Obiguan Kenobe, Darz Vander, Lucas Eskaywalker, Celia Osgana, Chiguahua et Han Cholo… Mais les illustrations associées à trois d’entre eux ne correspondent pas!! On nous montre Vander à côté du paragraphe de Kenobe, Eskaywalker (rebaptisé Joakinin, cette fois ??!!) au paragraphe sur Vander et, à côté du paragraphe sur Eskaywalker, on a mis le dessin de Maestro Windows… qui ne fait pas partie de cette trilogie!!?? C’est du grand n’importe quoi! Tout ça me donne une image vraiment pitoyable des éditions Clair de lune! :^(
· le noir et blanc. En soi, les dessins sortent quand même bien, mais ça aurait ajouté une couche de oumpf si le tout avait été en couleurs (et Dieu sait qu’un peu de oumpf n’aurait pas fait de tort!).
Les plus grandes forces de cette BD
· les dessins tout mignonnets, de style chibi. Enrique V. Vegas est un maître caricaturiste. Et comme tous les maîtres de cet art, il parvient, en deux coups de crayon, à saisir l’essentiel des traits d’une personne ou d’un personnage, à les exagérer et à en faire un portrait simple, amusant et cohérent… malgré les disparités dans les proportions (ou grâce à elles?). Tous ses personnages mériteraient de se retrouver en figurines à têtes dodelinantes (pour ne pas dire en Bobblehead)! Mon favori? Chewbaka, rebaptisé ici Chiguahua.
· le respect de l’esthétique des films. Heureusement, les éditeurs ont eu la décence de conserver les éléments caractéristiques qui permettent de reconnaître l’univers Star Wars quand on le croise : police de caractère du fronton du titre, pages introductives avec le texte qui semble défiler, en devenant de plus en plus petit, etc. C’est ce qu’on s’attend quand on lit un pastique!
· les très nombreux clins d’œil. Un peu partout, dans les différentes scènes, on retrouve en arrière-plan des marionnettes des Muppets ou de Fraggle rock, divers personnages tirés des Simpsons, de Futurama, de Poulets en fuite, de Sesame street, de Madagascar et du Livre de la jungle. On fait aussi référence à Eddy Murphy, à la Petite maison dans la prairie, au Seigneur des Anneaux, à la Belle et le clochard, à Cheers, à Channel, à Ikea, à Ace Ventura et au Terminator. On peut même apercevoir Buzz Lightyear, E.T., Paddington et le mondialement célèbre Bibendum de Michelin! Bref, c’est bien touffu et éclaté, comme je l’espérais!
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