#19 - LA GRANDE ÉVASION
Scénariste(s) : Katja CENTOMO, Giovanni DI GREGORIO
Dessinateur(s) : Federico NARDO
Éditions : Soleil
Collection : Start
Série : Monster allergy
Année : 2008 Nb. pages : 46
Style(s) narratif(s) : Récit complet
Genre(s) : Fantastique humoristique
Appréciation : 4 / 6
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Virée impromptue sur île mystérieuse
Écrit le samedi 06 février 2010 par PG Luneau
C’est une rareté que ce tome #19 de la série Monster allergy! En effet, c’est la première fois qu’un album de cette série est composé d’une histoire complète, sans poursuivre une intrigue débutée dans le tome précédent ou sans lancer quelques pistes pour des albums à venir! Bien évidemment, il vaudra toujours mieux avoir lu les dix-huit premiers, question de connaître les protagonistes et de comprendre certains aspects de l’univers bien particulier et un brin déjanté dans lequel on s’embarque! Mais en soi, on pourrait sauter cet épisode, en passant du #18 au #20, sans que notre compréhension de la trame générale du récit n’en soit réellement affectée.
Ainsi, nos amis Elena, Zick et Timothy Moth retournent au phare de Port Reef afin de visiter quelques uns de leurs vieux amis qu’on n’avait pas revus depuis le tome #8 : Roy Reboolaz, l’abriteur de l’endroit, et Lardine, une tutrice étoilée cachée sous des allures de grosse chatte siamoise très affectueuse. Ces deux-là ont toujours la garde d’une bande de monstres turbulents et dysfonctionnels qui, sous la mauvaise influence de Chumba Bagingi (un être plus qu’extravagant, à la chevelure tentaculaire et aux allures de travelo!), tente par tous les moyens de s’évader de son oasis de détention!
Ce petit groupe d’indisciplinés réussira malheureusement cet exploit lors de la visite de nos amis : les six «protégés» s’envoleront à bord d’un ballon qu’ils ont fabriqué à l’aide de vieilles voiles de navire! Ils fileront jusqu’à Foggy Island, une île qui attire les touristes grâce à son réputé brouillard et aux étranges fantômes qui hantent le gros hôtel qui s’y trouve. Sans faire ni une ni deux, Elena, Zick et Timothy se porteront volontaires pour récupérer les fugitifs. Rapidement, ils comprendront l’origine des mystères qui sévissent sur cette île… Si, effectivement, une légende raconte qu’une belle harpiste arpente l’endroit depuis des décennies à la recherche de sa harpe perdue, il est clair que le brouillard ne cache pas que des fantômes, sur cette île!
Un bon tome, malgré que la lecture de certains passages manque un peu de fluidité. Il est intéressant de retrouver nos trois amis dans un environnement différent (la forêt de Foggy Island), loin de tous leurs repères habituels : ils n’ont vraiment que leurs propres ressources, et on peut les voir à l’état pur.
Amusant pour toute la famille.
Plus grandes forces de cette BD :
- le personnage de Timothy Moth. Dans ce tome, il est particulièrement bien écorché au passage, ce qui est très jouissif car ce majestueux tuteur étoilé à l’apparence de chat abyssin hautain et prétentieux essaie toujours de paraître au-dessus de ses affaires. Il a l’air moins brillant quand il reçoit une poche de lest sur la tête, à la page 6, ou quand, à la page 27, des Bombos trop affectueux le prennent en affection et l’enduisent par le fait même de leur morve gluante! Et que dire de sa tronche, à la page 15, quand il se surprend lui-même à hurler en public (alors qu’il est censé n’être qu’un chat normal aux yeux des autres humains) !
- la belle légende de la harpiste. Toute simple, racontée en une planche, cette histoire romantique de jeune musicienne, qui perd son instrument et qui passe le reste de sa vie… et de sa mort… à le rechercher, m’a plu. C’est sobre et ça sonne assez juste. On dirait vraiment une légende locale, de celle qui, effectivement, attirerait des touristes.
- la bande de monstres comédiens qui sévit sur l’île. Si on trouvait Chumba Bagingi exubérant et excessif, on n’avait rien vu!! Ce regroupement de monstres qui se prennent pour des «AAAAArtistes» forme une colonie secrète qui profite des abords un peu maussade de l’île pour s’y cacher et y vivre en toute liberté selon leurs élans créateurs. Mais comme tous les artistes, ils ont des egos surdimensionnés, ce qui entraîne bien des confrontations entre eux. Qu’en sera-t-il quand Chumba se liera à eux?!?! On aime mieux ne pas y penser! Mais le plus drôle, c’est qu’ils n’ont littéralement aucun talent, malgré ce qu’ils en pensent!!
- les Gyrtes (p.20 et 21). Ces petites créatures, de la taille d’une pomme, ne sont en fait que des petites têtes aux oreilles pointues si énormes qu’elles leur permettent de voler comme des petits moineaux. Ils sont trognons tout plein! Dommage qu’ils n’aient qu’un tout petit rôle accessoire!
Ce qui m’a le plus agacé :
- la très belle couverture... qui n’est aucunement en lien avec le récit! Oui, on y voit une montgolfière et nos trois héros en train de pourchasser Chumba Bagingi, mais dans l’histoire, c’est Chumba qui utilise un gros ballon… et c’est d’ailleurs un modèle complètement différent que celui montré sur la couverture! Il s’agit donc d’une interprétation très libre de «l’esprit» de l’histoire… tellement libre qu’elle n’a presque plus rien à voir avec celle-ci!!
- certains dessins trop chargés. Les vignettes foisonnent tellement de monstres rigolos que ça devient difficile de comprendre qui fait quoi. Ainsi, quand ces monstres ne font que poser, écoutant attentivement un orateur, par exemple, il n’y a pas de problème! Mais quand ils tentent de capturer des intrus, par exemple, et que tous s’activent, alors les cases débordent de bras, de langues, de tentacules ou de pieds dont on arrive difficilement à identifier le (ou les!?!) propriétaires! Ne sachant plus qui aide qui, la lecture devient ardue... et l’intérêt s’effrite…
- certains enchaînements de vignettes qui manquent de fluidité. Les concepteurs commencent à miser un peu trop sur notre capacité à remplir les intercases avec l’action adéquate. Les transitions d’une case à l’autre en deviennent difficiles : parfois, on se demande «d’où sort tel personnage?» ou «comment un tel est arrivé là où il est?» Jumelé à la surcharge des dessins, c’est, par moment, encore moins évident!
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