#01- UNE SEMAINE SUR DEUX
Scénariste(s) : Sergio SALMA
Dessinateur(s) : Amelia NAVARRO
Éditions : Bamboo
Collection : X
Série : Mandarine, une semaine sur deux
Année : 2021 Nb. pages : 48
Style(s) narratif(s) : Courts récits de quelques planches
Genre(s) : Quotidien, Récit psychologique, Fantastique, Héros animalier
Appréciation : 4.5 / 6
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Gros plan sur une enfant du divorce...
Écrit le lundi 05 septembre 2022 par PG Luneau
Tome lu : #01- Mandarine, une semaine sur deux
Bon an, mal an, 40% des mariages se terminent en divorce... J'imagine que le pourcentage doit être le même, sinon plus élevé, chez les couples non-mariés. Les enfants qui vivent dans deux maisons différentes une semaine sur deux sont donc légion... et il était temps qu'on pense à aborder le sujet en BD, non?! Heureusement, Sergio Salma (le talentueux papa de la pétillante série Nathalie!) s'est attelé à la tâche, en compagnie d'Amelia Navarro au dessin. Voyons ce que ça donne!
C'est quoi?
Mandarine, une charmante gamine d'une dizaine d'années, grandit doucement entre un père amant de la nature mais un brin protecteur et une mère énergique qui adore la vivacité de la ville. Évidemment, il arrive ce qui devait arriver : ces deux adultes aimants et aimés ne parviennent plus à s'entendre et décident, dès la page 8, de faire leur chemin chacun de leur côté... Et voilà la jeune Mandarine qui se retrouve à vivre une semaine avec son père, dans sa nouvelle demeure près des bois, à l'orée de la ville, puis une semaine dans le grand appart de sa mère. Heureusement, elle n'a pas à changer d'école! Elle continue donc de voir sa copine Ida, mais se fait un étrange copain, dans la forêt entourant la demeure paternelle : un blaireau parlant... et philosophe!! Ce dernier l'aidera grandement à surmonter ses craintes d'enfant nouvellement séparé, en la poussant à réfléchir aux belles phrases songées qu'il lui lance souvent à l'improviste.
C'est comment?
Quel joli album que celui-ci, tout en tendresse et en douceur. En de courts épisodes d'une à sept planches, Salma et Navarro y présentent le quotidien d'une fillette toute simple, tout ce qu'il y a de plus normale, avec ses doutes, ses désirs, ses questionnements... Elle vivra la séparation de ses parents comme une série de petits bouleversements, mais saura trouver ses nouveaux repères, tout doucement, au rythme de la vraie vie. Tous les enfants qui traversent cette petite tempête sauront se reconnaître en elle. À partir de 8 ans.
Mes bémols
- le choix de typographie pour les encadrés narratifs. Les lettres y sont trop carrées et, surtout, trop serrées, ce qui laisse souvent trop peu de place à la ponctuation.
- la simplicité des anecdotes. Parfois, comme dans l'épisode Pas lu, lu, on frôle le trop simpliste, ce qui enlève un peu d'intérêt.
- une coquille dans une chanson des plus classiques. Les auteurs ont eu l'agréable idée de faire en sorte que Mandarine et sa mère soient des fans finies du bon vieux dessin animé Astérix et Cléopâtre. On entend donc des extraits des incontournables chansons de ce film tout au long de l'album. Hors, à la p.12, on écrit: «Écoute ce qui va suivre... » Mais on ne me la fait pas à moi, qui chante régulièrement ces classiques comme le Bain de Cléopâtre ou le Pouding à l'arsenic! Donc, je sais bien, et Internet me le confirme, que les vraie paroles de Quand l'appétit va, tout va! sont : «ÉcouteZ ce qui va suivre, le vieux proverbe est changé, on ne mange pas pour vivre, il faut vivre pour manger!» ;^)
Les plus grandes forces de cette BD
- le dessin, parfait exemple d'une ligne claire simple et épurée mais avec des décors néanmoins riches et impeccables. La simplicité du visage du père comparée à la judicieuse sophistication de celui de la mère étonne un peu mais, dans l'ensemble, tout le graphisme est bien plaisant et renchérit l'atmosphère enveloppant de l'album.
- la thématique, moderne et très peu exploitée. Comme je le disais plus haut, il est grand temps qu'une BD se penche sur la question! Merci, M. Salma!
- les belles émotions mises de l'avant. Oui, on peut voir (dès la p.5!) les parents en train de s'engueuler, mais tout l'album est farci de tendresse, de douce tristesse, de belle fierté, de petits dépassements de soi... Et tout ça, à hauteur d'enfant, sans être gnagna. Chapeau!
- le personnage du blaireau. Quelle charmante idée! On ne sait pas trop s'il est réel ou s'il n'apparaît que dans l'imaginaire de Mandarine, mais il est bien amusant, et sa manie de prodiguer des proverbes ou des phrases emplies de sagesse pousse l'héroïne à réfléchir à sa situation et à relativiser. Une belle façon détournée de glisser en douce de belles valeurs morales!
Autres
Comme toujours, j'ai bien aimé les nombreux clins d'œil. Il y a, j'en ai parlé plus haut, toute l'importance que revêt le film Astérix et Cléopâtre pour Mandarine et sa maman. On y fait allusion à de nombreuses reprises, comme un leitmotiv... Mais on peut aussi apercevoir une affiche de Cath et son chat à la librairie, ainsi qu'une figurine de Jojo. Et, preuves qu'on est dans une BD contemporaine : on fait appel à Google Maps et on magasine chez Ikéa! ;^)
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