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#01- Charlebois et l'Osstidgang
#01- CHARLEBOIS ET L'OSSTIDGANG
Scénariste(s) : Ami VAILLANCOURT
Dessinateur(s) : Bruno ROUYÈRE
Éditions : Glénat Québec
Collection : X
Série : Histoires fabulées
Année : 2013     Nb. pages : 56
Style(s) narratif(s) : Récit complet
Genre(s) : Aventure, Hommage, Récit psychologique, Uchronie
Appréciation : 4 / 6
l'Adolescence dans toute sa fraîcheur!
Écrit le dimanche 10 janvier 2016 par PG Luneau

Dans une de mes chroniques portant sur le Festival de BD francophone de Québec de 2013, je vous ai parlé du surprenant projet de messieurs Ami Vaillancourt et Bruno Rouyère qui consiste à rendre hommage à divers de nos artistes québécois de tous les horizons (peinture, danse, architecture, photo, théâtre... ou chanson, comme c'est le cas dans ce premier opus)... mais d'une façon tout à fait originale : en racontant non pas leur vie, de manière biographique, mais bien UNE vie, imaginée de toute pièce!!? D'où le nom de la série : Histoires fabulées!! :^0

Ainsi, pour ce tout premier tome, les auteurs ont porté leur dévolu sur un quatuor de chanteurs qui a marqué notre Révolution tranquille : Robert Charlebois, Louise Forestier, Yvon Deschamps et Mouffe. Les plus connaisseurs d'entre vous (pour ne pas dire les plus vieux! ;^) auront reconnu dans ce quartet les concepteurs et interprètes de ce grand happening musical et artistique que fut l'Osstid'show, en 1968. Personnellement, j'en garde un souvenir plutôt livresque (je n'avais qu'un an, à l'époque!! ;^), mais j'ai compris, depuis, le fort impact culturel que ce spectacle iconoclaste a pu avoir sur notre société.

Dans le cadre de leur album, Vaillancourt et Rouyère ont choisi de plonger dans l'adolescence de leurs personnages. Ils ont imaginé la rencontre entre Robert Charlebois et les trois autres, durant l'été de 1960. On y retrouve le jeune Charlebois, âgé de 16 ans, obligé de suivre ses parents au chalet familial pour y passer un mois entier, loin de la ville et de ses amis : L'ENFER!! :^O

C'est lors d'une incursion au magasin général du coin que l'ado fera la connaissance du trio, composé de Mouffe, Forestier et Deschamps. Ensemble, ils se lieront d'amitié avec Jack, un vieux chef amérindien qui les sensibilisera au malheureux sort que les autorités de l'époque réservaient aux Autochtones. À partir de ce moment, c'est à un véritable récit initiatique que les auteurs nous convient par le biais de cet album très coloré.

Les quatre ados expérimenteront liberté, substances illicites, émois amoureux et quelques petits mauvais coups sans grandes conséquences... Ils tenteront aussi de prendre le parti des Amérindiens qu'on veut exproprier pour faire passer une route sur leurs terres ancestrales... Sans trop s'en apercevoir, ils sortiront grandis de cet été de 1960. Amour, confiance en soi, engagement, convictions, tout contribuera à ce qu'ils entrent doucement dans le monde adulte, un monde avec ses avantages, mais aussi ses limites et ses désillusions. Et, plus que tout, cet été leur permettra de forger leur esprit critique et leur conscience sociale, ce qui alimentera leurs talents artistiques en devenir.

Sous les traits très colorés et guillerets de monsieur Rouyère (très différents de ceux de son autre album, Kissinger et nous, un roman graphique en noir et blanc écrit parallèlement à cet album-ci par monsieur Vaillancourt, lui aussi, et publié la même année!), ce récit aux accents poétiques nous donne un bel aperçu de l'époque... et de ce qu'AURAIT PU être la jeunesse de ces 4 enfants terribles du showbiz québécois.

Je ne sais pas où en est le projet, ni si les auteurs ont commencé à imaginer la vie d'autres artistes, depuis les deux ans que cet album-ci est paru, mais je dois avouer que si leurs futures offrandes sont du même style que Charlebois et l'Osstidgang, aussi frais et vivifiant, j'y plongerai avec grand plaisir. Un album à offrir aux jeunes de 16 ans et plus, désireux de découvrir un pan de l'adolescence de leurs grands-parents... ou à ces mêmes grands-parents, nostalgiques de leur jeunesse! ;^)

 

Plus grandes forces de cette BD :

 

  • l'originalité du projet. Inventer une vie à des personnages, c'est le propre des écrivains. Mais en inventer une à une personne qui est encore vivante, avouez que c'est assez inusité!? Sans compter que cet individu aura très certainement son mot à dire sur le contenu... et avec raison, évidemment!! D'ailleurs, messieurs Rouyère et Vaillancourt m'ont un peu raconté, lors de notre rencontre, en 2013, l'ampleur des démarches qu'ils ont dû entreprendre pour obtenir l'accord des quatre artistes concernés. Ça n'a pas été particulièrement facile de les convaincre, semble-t-il!! ;^) Et ce, même si (ou peut-être à cause du fait que?) tout le récit allait être fictif, que tout allait être de l'ordre de l'utopie (c'est d'ailleurs ce dernier argument, en passant, qui m'a fait cataloguer cet album dans la section Uchronie)!

 

  • la belle bonhomie du dessin. Rouyère y va d'un trait vraiment jovial, mélangeant avec beaucoup de brio des rondeurs bien maîtrisées et des angles plus abrupts, plus secs, plus cassants. L'ensemble est d'une simplicité vraiment charmante, agrémentée de couleurs franches, bien assumées. J'ai particulièrement aimé les faciès caricaturaux de ses différents personnages, tous originaux, tous agréables à l'œil! Bravo!

 

  • mon amusante dédicace. Rouyère m'a dessiné Charlebois qui me souhaite une «Osstidbonne lecture»! C'est conceptuel! ;^) Dommage cependant que le feutre choisi par l'artiste n'ait pas été adapté au type de papier glacé de l'album : avec le temps, ma dédicace a complètement déteint sur ma page de titre, et même un peu sur la première planche!! Mais qui aurait pu prévoir!?? :^S

 

  • la vraisemblance de l'incipit. La page 3 débute le récit en nous présentant Charlebois, en ado de 16 ans, qui, coincé dans la voiture de ses parents, leur fait une crise pour leur exprimer dire à quel point le séjour à la campagne qu'ils s'apprêtent à faire le révulse. Une crise qui me rappelle parfaitement celles que ma sœur ou moi on pouvait faire, quand on se retrouvait dans la même situation... à chaque vendredi, 17 h 00!! Seul bémol : j'ai eu de la difficulté à croire que ce petit personnage avait 16 ans. Visuellement, je lui en aurais plutôt donné 12 ou 13... :^S

 

  • le plaisir que j'éprouve à voir Montréal, et la campagne québécoise, tout en couleurs, dans un album de qualité professionnelle! J'ai hâte au jour où je ne m'étonnerai plus de ce fait, du jour où il y aura tellement de beaux et bons albums d'ici, resplendissants de beaux paysages bien de chez-nous, aux couleurs vives, que c'en sera devenu presque banal!! ;^)

 

  • plusieurs bons flashs graphiques pour ce qui est de la mise en page. J'aime beaucoup, par exemple, les espèces de travellings des premières planches, quand Robert déambule dans la forêt, se retrouvant à plusieurs reprises dans un même cadre pour nous montrer l'évolution de sa promenade désabusée. J'ai aussi adoré l'intéressant débordement graphique de la p.20, pour illustrer le sang occasionné par le dépeçage du gros gibier, subtilement repris à la p.43, dans un tout autre contexte. De même, le délire psychédélique des p.27 à 29 (qui rappelle beaucoup la BD Philémon, et qu'on retrouve aussi sur les pages de garde) et les esprits mythologiques amérindiens des p.42 et 43, dans un style graphique bien différent, amènent une belle variété visuelle. C'est très réussi!

 

  • les chouettes allusions, souvent discrètes, aux futures carrières de Charlebois et de Deschamps. Par exemple, on reconnaît des clins d'œil aux chansons Ordinaire, Dolorès ou Cauchemar. Puis il y a Mouffe qui appelle amoureusement Robert son petit Garou... Combien se souviennent encore que Charlebois se faisait appeler ainsi, bien avant notre Garou actuel??! Autres exemples? Quand Yvon veut s'unir pour que ça donne quelque chose (p.46) ou qu'il s'obstine (avec sa conscience!!) en disant : «Ah ben j'te l'dis...», «Ben je le cré pas!...»! Ces répliques, cultes s'il en est, feront immanquablement sourire les anciens auditeurs de Samedi de rire et de Samedi PM !! Tous ces amusantes allusions ajoutent une subtile touche d'humour très agréable.

 

  • le bel équilibre du scénario. L'alternance entre action, tendresse, tension, explications, gestes d'éclat et touches humoristiques est bien dosée. J'ai particulièrement apprécié la mise en contexte historique du bas de la p.10, l'épisode du bain de minuit (en plein jour!!), la belle complicité entre Jack et les 4 jeunes, l'amusante chute de la rêverie sexuelle de Robert (p.34) et la montée dramatique de la p.37.

 

  • le texte intégral de la chanson la Boulée, de Charlebois. C'est une belle découverte pour moi, qui  ne la connaissait pas. Internet m'en a, par la suite, donné une très belle version auditive!! ;^)

 

Ce qui m'a le plus agacé :

 

  • la présence de Bérénice Einberg, héroïne du trop «célèbre» roman l'Avalée des avalés... Bon, là, je dois vous faire une confidence qui va en choquer plus d'un : l'Avalée des avalés, JE SUIS PAS CAPABE!!!! Et ce n'est pas parce que je n'ai pas essayé!! Porté aux nues et encensé de toutes parts, ce roman flyé de Réjean Ducharme a attiré l'attention de mon cercle littéraire. On a voulu, il y a quelques années, s'attaquer à ce «monument» de la littérature québécoise, que plein de profs de cégep (ou même de secondaire, parfois!!) imposent à leurs élèves. Eh bien, croyez-le ou non, après trois pages, je voulais le jeter à bout de bras!!! J'haïssais tellement ça que je me suis alors donné un défi un peu mesquin : puisqu'une règle de notre cercle stipule qu'on doit avoir lu au moins les trois quarts d'un livre pour que notre note soit prise en considération, j'ai voulu me forcer à atteindre ces trois quarts pour pouvoir lui donner un zéro, note qui n'avait jamais été attribuée dans notre cercle!!! Fier de mon plan machiavélique, j'ai poursuivi... Combien de pages ai-je pu toffer, croyez-vous???? DIX!!!!! Pas plus!!! Malgré mon intense désir, viscéral, de démolir ce texte que j'ai trouvé imbuvable, incompréhensible et totalement inintéressant, je n'ai pas pu dépasser la p.10 !!! Trop de belles lectures au monde m'attendaient pour que je perde mon temps à lire ce récit. Mais j'avais hâte à la rencontre du cercle pour entendre la discussion de mes comparses et essayer de comprendre ce que TANT de gens, intellos ou non, trouvent à ce livre... Malheureusement, cette rencontre a tourné court car... TOUT LE MONDE AVAIT FAIT COMME MOI!!! Tous l'avaient abandonné!! :^O Du jamais vu, au cercle!! Tous (la dizaine de membres) avaient trouvé ça totalement mortel et les plus braves s'étaient peut-être rendus à une cinquantaine de pages!! C'est dire que ce roman «illustre» est devenu notre tête de turc favorite, au cercle!! Et chapeau aux profs qui l'imposent à leurs élèves : on comprend mieux pourquoi la littérature fait si piètre figure dans les loisirs de la majorité des Québécois!! Ceci étant dit, vous comprendrez que de retrouver le personnage central de ce roman dans cette BD m'a plutôt refroidi... :^( D'ailleurs, dans l'album, la conscience d'Yvon Deschamps précise, en p.44, suite à un extrait du dit roman, «qu' on (y) comprend absolument rien...» Enfin, quelqu'un qui pense comme moi et qui l'avoue!!... Bien que je sois moins d'accord avec la suite directe de la dite phrase : «...mais c'est de toute beauté!» ;^)

 

 

 


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@ Anne des Ocreries : Ça te ferait découvrir un pan de notre culture québécoise!! ;^)
Rédigé par pgluneau le samedi 23 janvier 2016 à 16:26


ça m'intéresse ça !!! ça doit être pas mal !
Rédigé par anne des ocreries le samedi 16 janvier 2016 à 17:35




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