#01- L'ANNIVERSAIRE DE DENTDELION
Scénariste(s) : Loïc JOUANNIGOT
Dessinateur(s) : Loïc JOUANNIGOT
Éditions : Dargaud
Collection : X
Série : Famille Passiflore
Année : 2012 Nb. pages : 32
Style(s) narratif(s) : Récit complet
Genre(s) : Héros animalier, Quotidien, Humour naïf
Appréciation : 4 / 6
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Meilleurs même que le gâteau aux carottes!!
Écrit le dimanche 16 mars 2014 par PG Luneau
Titres lus : #01 – l’Anniversaire de Dentdelion (2012)
#02 – la Chorale (2013)
Les Passiflore!!! Peut-on trouver famille plus charmante pour initier nos petits lecteurs aux mille et un plaisir de la BD??!! Toute une smala de lapereaux plus sympathiques les uns que les autres, vivant leur petite existence paisible dans un environnement où tout, ABSOLUMENT TOUT, est à l’effigie des lapins ou des carottes, ça ne peut que charmer nos têtes blondes!
Bien sûr, Loïc Jouannigot et ses traits bien rondouillets ne sont plus à vanter : tous ceux qui ont déjà œuvré dans le monde du livre jeunesse les connaissent déjà! D’abord, parce qu’un patronyme si singulier, ça s’oublie difficilement!! ;^) Puis, parce que ses dessins s’exposent de plus en plus à diverses sauces : d’abord dans la célèbre série de 24 petits albums écrits par Geneviève Huriet et racontant les aventures de ces Passiflore, justement (grandes illustrations, avec texte en-dessous)… Puis, plus récemment, dans quelques BD, comme la toute jeune série Petitmardi et les Zumins, dont deux tomes sont présentement en librairie, ou le tout trognon one shot sans texte Château chat, d’une sublime beauté! Les deux albums sur lesquels porte cette critique semblent donc rallier deux des dadas de l’auteur, soit la BD… et la si mignonne famille de lapins qu’il exploite depuis 1987 (et qui a même eu droit à sa série-télé en dessins animés!)!
Avec ses couleurs pastel, belles à croquer, et ses dessins qui sont autant de petits tableaux à explorer (quel thème original pour décorer une chambre d’enfant!!), c’est tout un univers enchanteur, rassurant et guilleret que monsieur Jouannigot offre à nos chérubins. Que de temps on peut passer juste à décortiquer chacune de ces grandes vignettes, à la recherche des petites souris, des mulots et des petits oiseaux qui y pullulent… ou encore à observer les centaines d’objets du quotidien au «design carottien» ou «lapinoïdien»!! ;^)
Sur le plan des scénarii, on reste dans les thématiques pour tout jeunes enfants… C’est d’ailleurs peut-être le seul petit bémol que je soulèverai : les «aventures» y sont très minimalistes! Le premier tome nous raconte l’organisation «secrète» qui entoure la préparation de l’anniversaire de Dentdelion, le plus jeune de la ribambelle, alors qu’on assiste, dans le deuxième tome, à la longue randonnée en forêt de Pirouette et de ses quatre frères, alors que la jeune lapine souhaite intégrer la chorale de madame Louna, au creux d’une forêt pas toujours rassurante. Avis à ceux qui cherchent un minimum de croquant à mettre sous la dent de leur jeune progéniture : il faudra aller voir ailleurs! Ici, tout est guimauve et fraises tagada!! Les péripéties sont de l’ordre du vol de doudou et du petit craquement inquiétant provenant de derrière l’arbre, là-bas… C’est pourquoi je situerais l’âge du public idéal entre 3 et 7 ans… les plus jeunes pouvant demander qu’on leur fasse la lecture!
Sinon, dans le doux univers des BD animalières, la Famille Passiflore devrait s’en contredit se retrouver sur le podium, en compagnie de deux autres sublimes séries : le Vent dans les saules, de Michel Plessix, et Pitchi poï, de Laurent Cagniat et Claude Guth.
P.S. : En passant, quand je dis que cette série fera craquer tous les petits, je parlais vraiment des petits de tous âges! La preuve? Même mes amis Jérôme et Allie ont craqué pour elle! Leurs avis se trouvent ici et ici!!
Plus grandes forces de cette BD :
- le format. En plus de n’avoir que 32 pages, ce qui est souvent la norme pour les BD pour très jeunes lecteurs, ces albums sont bien plus larges que de coutume : un assez classique 29,5 cm de haut par un fort peu commun 25 cm de large. De quoi avoir une bonne grippe (et ça rend ces albums plus faciles à repérer sous un lit en pagaille ou dans une pile de linges sales et de jouets non-rangés!! ;^)
- la sublime page de garde. Elle nous présente, en noir et blanc, le splendide milieu de vie de la famille Passiflore : leur maison, à moitié intégrée à un arbre, entourée de sa vaste cour, elle-même agrémentée de bosquets taillés en lapin et d’une clôture en planches-carottes! Pour égayer le tout, une belle touche de couleurs, en plein centre, pour découper visuellement les sept membres de la famille qui semble revenir d’une escapade… D’entrée de jeu, ça donne le ton! ;^)
- la page de présentation des personnages. Une belle idée que cette page qui aidera les lecteurs débutants à cerner le caractère de chacun des protagonistes (très typé : l’artiste, le sportif, l’intello, etc… - on croirait les Barbapapa!! ;^) et les liens qui les unissent (la dame lapine, ce n’est pas la maman, c’est la tante ; Mistouflet le sportif adore suivre son plus grand frère, Romarin...)... Une mention spéciale, aussi, pour les charmants noms de toute cette joyeuse bande : j’adore tout particulièrement les noms de Romarin, Dentdelion et Mistouflet! Non seulement ils sonnent bien, mais ils me semblent fort à propos pour de jeunes lapereaux! ;^)
- les dessins, parfaitement adaptés à la clientèle visée! Grand format, couleurs gentillettes, rondeurs omniprésentes, le paradis des tout-petits!! ;^)
- la grande lisibilité des phylactères… Ici encore, tout est vraiment pensé en fonction de l’âge des lecteurs : grosses bulles, peu de mots, écrits gros, en lettres scriptes très nettes… Les enseignants des plus jeunes apprécieront! ;^)
- la fraîcheur des personnages. Ils sont juste assez typés pour être intéressants… et nous donnent indubitablement envie de chouchouter un lapin!! ;^)
- toutes les chansons citées dans le tome #2. Quel bonheur de réentendre (car c’est presque impossible de se retenir de les entonner avec eux!!) des classiques comme Dans la forêt lointaine, Un kilomètre à pied, Promenons-nous dans les bois, À la claire fontaine, À la volette… mais aussi Fais comme l’oiseau, de ce cher Big Bazar!! ;^)
Ce qui m’a le plus agacé :
- la couverture du tome #2, qui ne correspond pas du tout à ce qui se passe dans l’album et nous lance sur une fausse piste! Alors qu’on se tue, en tant que pédagogue, à donner des stratégies utiles aux jeunes lecteurs, comme de survoler les divers éléments présentés (titre, sous-titres, illustration de couverture…) AVANT de se mettre à lire afin de se conditionner en anticipant le contenu d’un texte, dans ce cas-ci, c’est peine perdue : madame Louna n’en viendra jamais à faire chanter en chœur toute la smala Passiflore, comme on nous le laisse croire ici!!
- le personnage de Roméo, la star du tome #2. D’abord, j’aimais bien l’idée d’un univers peuplé d’animaux de la forêt… et je trouve étrange d’y retrouver un chat! Il me semble qu’il détonne atrocement dans le lot! Puis, cette idée de l’attifer à la Elvis m’apparaît aussi des plus incongrues! Je ne crois pas que cet Elvis à paillettes cadre avec les fantasmes des jeunes filles de 5 ou 6 ans… pas plus qu’avec la chanson qu’il entonne fièrement : Il était un petit homme, Pirouette cacahuète… !?!?! On est TRÈS loin de Justin Bieber!!!? ;^)
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