#01- FAIRY TAIL
Scénariste(s) : Hiro MASHIMA
Dessinateur(s) : Hiro MASHIMA
Éditions : Pika
Collection : Pika Shônen
Série : Fairy Tail
Année : 2007 Nb. pages : 192
Style(s) narratif(s) : Récit à suivre (Manga)
Genre(s) : Fantastique humoristique
Appréciation : 3 / 6
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Un sous-produit d'Harry Potter, mais à la sauce manga-boum-boum!
Écrit le mardi 14 août 2012 par PG Luneau
Tomes lus : #1 & 2
Fairy Tail, c’est un de ce mangas-fleuve qui font fureur auprès des ados, actuellement, comme One piece ou Naruto. Pour vous dire : l’auteur est rendu à son 28e tome (en six ans!!?), et les 25 premiers sont déjà disponibles en français! Et ce n’est pas fini! Comme récit-feuilleton, on ne fait pas mieux! Pour ma part, j’ai lu les deux premiers tomes et je dois dire que j’ai trouvé l’ensemble correct… mais sans plus!
Dans l’univers de cette série, certains individus ont la chance d’être dotés d’une énergie magique qu’ils peuvent apprendre à contrôler selon différents médiums. Certains deviennent spécialistes de la magie du feu, d’autres, de celle de la glace ou des constellations, etc. Chacun peut se joindre à une association qui le protègera et lui octroiera du travail à sa mesure. La plus célèbre de ces guildes, c’est Fairy Tail, et c’est à celle-là que la jeune Lucy espère s’adjoindre lorsqu’elle arrive en ville. Mais comment faire? Où doit-elle se présenter et que doit-elle préparer comme entrevue ou examen?
En chemin, elle croise un jeune homme un peu étrange, qui sort du train avec le teint vert de celui qui a le mal des transports. La jeune fille sympathise rapidement avec lui ainsi qu’avec son drôle de chat. Et lorsque la belle Lucy embarque sur le bateau d’un individu aux intensions moins honnêtes qu’il n’y paraissait, c’est à ces mêmes Natsu et Happy qu’elle devra la vie… ainsi qu’à l’intervention magique d’un des esprits des constellations qu’elle contrôle! Cette mésaventure n’est pas sans souder le trio, et c’est tous les trois ensemble qu’ils feront leur entrée à la maison-mère de Fairy Tail… car Natsu (et même Happy, le chat!) en font justement partie, au grand bonheur de la jeune femme!
À partir de là, on fera connaissance avec les différents membres de la réputée guide : le maître Makarof (un genre de croisement entre Yoda et maître Miyagi, de Karate Kid!), la gentille Mirajade, la serveuse qui connaît les petits secrets de tout le monde, et tous les autres jeunes magiciens qui la composent : Grey, Loki, Elfman, Kanna Alperona, Erza Scarlett… En fait d’équipe, on a surtout à faire avec une bande de jeunes adultes caractériels en manque de sensations fortes!
Puis, on suivra notre trio au cours de diverses missions, plus complexes les unes que les autres : retrouver Macao, un des magiciens de la guilde qui a disparu depuis plusieurs jours; puis récupérer l’unique exemplaire de la dernière œuvre d’un auteur célèbre, chez un bibliophile pervers complètement barjot; re-puis, affronter une bande de magiciens renégats, répudiée par le Conseil magique. Cette dernière mission nous permettra d’ailleurs d’en apprendre un peu plus sur les dessous du monde des Guildes!
Bref, c’est amusant et dynamique… mais ça ne m’a pas emballé. Et bien que je ne tienne pas à lire la demi-tonne de tomes qui suivent, je peux comprendre l’engouement d’une certaine strate de la population, à qui ce genre de shônen est destiné. Je le recommande donc à ces jeunes ados de 13 à 15 ans, tant garçons que filles (ce qui me semble assez rare, quand même!).
Plus grandes forces de cette BD :
- les couleurs de la jaquette. Elles rajoutent vraiment beaucoup à la portée du dessin. Dommage que tout l’album ne soit pas coloré… quoiqu’il n’en tient qu’à nous, et à nos Prismacolor!! ;-)
- le grand nombre de grosses vignettes. Mashima dessine très souvent des vignettes «pleine page» ou «trois quarts de page». Ça donne une grande lisibilité aux actions qu’il met en scène.
- le personnage de la déesse Aquarius, invoquée par Lucy, via sa clef de la constellation du Verseau. Sa grogne et son attitude plus que négative détonnent de ce qu’on s’attend de ce genre de personnage. C’est une belle et surprenante idée que d’affubler un si puissant allié d’un tel caractère de cochon… surtout quand elle a un tel physique de rêve!!?
- une très grande batterie de personnages, avec chacun un défaut principal qui le caractérise! Il y a le dragueur impénitent, l’alcoolo finie, le violent (quoi qu’ils le sont tous un peu, à leurs heures!)… Il y a même l’exhibitionniste!?! C’est assez typé, mais sympathique. Comme très souvent, mon coup de cœur va pour les rôles très secondaires (Mirajade, la charmante serveuse, ou Roméo, le tout jeune fils de Macao). Et comme souvent aussi, ce sont les deux héros principaux qui sont les moins intéressants! Qu’avons-nous à faire d’une ingénue nunuche et d’un idiot qui dégueule tout le temps??
- le joli logo de la guilde. C’est sympathique car les éditeurs ont pensé à nous mettre, en pages finales, une feuille de croquis sur laquelle Mashima a testé différentes idées de logotypes pour la Guilde de Fairy Tail. Il a vraiment arrêté son choix sur la meilleure esquisse du lot! Celle-ci évoque à la fois un phénix en flammes, une fée ailée qui court et un masque de diablotin un peu stylisé. J’adore! (Merci aussi pour les deux pages qui suivent cette feuille brouillon : un plan du studio où la série est produite et une page sur laquelle est représenté chacun des membres de l’équipe qui assiste monsieur Mashima! C’est très instructif de faire la connaissance de ces gens et de pouvoir jeter un œil sur leur milieu de vie!)
- la magie constellationniste. Je sais, les adeptes de mangas en ont sûrement vu d’autres (avec les Chevaliers du zodiaque, par exemple)! Mais comme je suis encore néophyte en la matière, je me donne le droit de m’enthousiasmer sur ces détails : j’aime beaucoup cette idée que chaque constellation ait son «esprit» qu’un mage puisse conjurer et utiliser dans certaines circonstances! Jusqu'à maintenant, Lucy nous a démontré qu’elle maîtrise les clés du Verseau, du Taureau et du Cancer en plus de celles de la Lyre, du Chiot, de l’Horloge et de la Croix du sud! Je trouve judicieux et original d’associer ainsi constellations et magie!
- le fameux secret du livre à détruire, dans le tome #2. Mashima réussit à construire un bon mystère autour du contenu de ce fameux livre. Sans rien révéler, disons que le punch final m’a beaucoup plu.
Ce qui m’a le plus agacé :
- les très beaux effets d’ombrages et de textures, avec des tonnes de tons de gris, des cinq premières planches. Mais pourquoi s’être arrêté là?? Par la suite, le dessin des pages suivantes passe rapidement de correct à ordinaire, sans plus. C’est dommage, surtout après que l’auteur nous ait démontré, à l’aide de ces cinq pages, qu’il est capable de beaucoup mieux!
- le dessin, nerveux, anguleux. Je n’ai jamais vraiment aimé ces dessins de manga aux traits agressifs, avec les héros aux cheveux en bataille, «pour avoir l’air de flammes», et au menton bien pointu, pour montrer «à quel point ils sont déterminés à sauver (ou détruire, selon leur camp!!) le monde»! Bref, Hiro Mashima est un peu dans cette vague-là, par moment, comme s’il n’avait pas encore tout à fait trouvé son propre style (du moins dans ces deux premiers tomes!).
- Happy, le mignon petit animal de compagnie de Natsu… qui, justement, n’est pas mignon pour deux sous!! Avec ses gros yeux globuleux, il détonne, graphiquement, du reste des personnages et son look n’attire vraiment pas ma sympathie!
- l’abus de mimiques cartoonesques, disproportionnées, pour illustrer les émotions intenses. D’accord, je commence à le savoir : c’est un des nombreux codes spécifiques aux mangas! Mais est-ce une raison pour placer une de ces grimaces aux trois cases?!?! Pour dire comme on dit chez-nous : trop, c’est comme pas assez!
- l’erreur de montage de la p.19 du premier tome, qui rend la situation totalement incompréhensible! J’ai eu beau la relire des dizaines de fois, je ne comprends rien à cette scène! Mais j’en suis venu à la conclusion que la vignette du haut devrait se retrouver tout en bas de la page… C’est la seule façon que j’ai pu donner un sens à tout ceci, et régler mon problème!
- le langage un peu osé. Avec leurs nombreux «Put’…!» et leurs nombreux «’…tain!», Macao et Natsu n’usent vraiment pas d’un langage conforme aux exigences de mon école!! Je me sentirais un peu mal à l’aise de présenter cette série à mes jeunes élèves de neuf ans… surtout avec le Taurus qui en bave pour «les beaux seins» de Lucy!!? Je me dois aussi de prendre en compte le côté toujours un peu putasse de TOUS les personnages féminins. Pour public d’un certain âge, donc (disons 13 ans et plus)!
- les combats totalement illisibles! Tous ces gros plans de membres épars, dessinés sous des angles impossibles de manière à bien nous empêcher de les identifier, et noyés dans une orgie de sillons, de lignes de mouvement et d’éclaboussures inutiles, je trouve ça ridiculement vide de sens et carrément stupide!! Autant mettre de grandes vignettes d’un noir intégral : on n’en comprendrait pas moins ce qui s’y passe, mais ça aurait au moins l’avantage de se dessiner rapidement!! Mais est-ce que quelqu’un pourra, un jour, m’expliquer le plaisir que tous les fanatiques de mangas peuvent avoir à ne rien comprendre du contenu de ces cases?? Qu’est-ce que ça lui enlèverait, au combat, s’il était illustré de manière compréhensible??
- l’énorme déséquilibre des chapitres du premier tome. C’est un détail qui, habituellement, me laisse de marbre mais là, c’est vraiment ridicule : les quatre chapitres de cet album font respectivement 82, puis 50, puis 30 et finalement 19 pages!!?
- le mini-récit (de 5 planches) offert en complément du tome #1. Intitulée Un petit boulot pour Happy, cette histoire où le petit chaton de Natsu part à la pèche est d’une insipidité mortelle!!… Déjà que je n’appréciais pas trop le personnage!!!
- la trop grande quantité de tomes. Ce phénomène de récit interminable, dont on ne verra jamais la fin, m’horripile toujours un peu : j’aime savoir qu’il y aura une conclusion, qu’on tendra vers un climax puis une douce finale. Mais avec ces séries-fleuve, chaque tome poursuit la mission du tome précédent, puis enchaîne sur une nouvelle mission qui ne sera pas terminée avant le prochain opus, et ainsi de suite… Bref, pas moyen de fermer intelligemment ce qui a été ouvert… Cette impression de perpétuelle fuite vers l’avant me déplait et me met même un peu mal à l’aise! Je devrais en parler à mon psy, tiens! ;-)
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