#03- INCANDESCENCE
Scénariste(s) : Anne-Laure Garcia dite ALGÉSIRAS
Dessinateur(s) : Anne-Laure Garcia dite ALGÉSIRAS
Éditions : Delcourt
Collection : X
Série : Candélabres
Année : 2002 Nb. pages : 48
Style(s) narratif(s) : Récit à suivre
Genre(s) : Fantastique, Quotidien, Récit psychologique, Drame familial
Appréciation : 4.5 / 6
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Enfin, les Candélabres éclairent un peu leur échiquier!
Écrit le samedi 25 février 2012 par PG Luneau
Après deux tomes où les mystères pullulaient à foison, Algésiras se décide enfin à nous laisser goûter au bonheur d’en apprendre un peu plus! Ainsi, ce troisième Candélabres y va de trois révélations importantes… ou plutôt d’une réelle révélation, surprenante, au sujet de la situation de Paul, et deux autres que je qualifierais plutôt de «confirmations» puisqu’elles ne font en fait qu’officialiser certains faits qu’on avait déjà été à même de deviner tant les indices mis en place par l’auteure ne laissaient vraiment plus de place au doute! Ainsi, la vie sentimentale de David et les liens entre Chryseïs et Julien ne sont plus un mystère, à la fin de ce tome qui fait bien avancer le récit! Évidemment, je ne vous cacherai pas que toutes ces informations font de cet album le plus intéressant de tous, jusqu’à maintenant!
Reprenant à la seconde même où le tome #2 finissait, on assiste d’entrée de jeu à la confrontation entre Solédango et la bande de Sophie. Cette altercation et les découvertes fortuites que Paul fera dans un cimetière, cette nuit-là, en quittant Julien, confirmeront encore un autre aspect du récit que je subodorais depuis quelques temps : c’est réellement au cœur d’un conflit assez complexe et généralisé que notre héros, Paul Klarheit, se retrouve coincé! Les Candélabres ne forment pas le groupe homogène et fraternel que la toile de Nadja, peinte par le mystérieux Liam Lindhorst, laisse supposer. Leurs relations sont tendues, litigieuses, et chaque clan use des atouts qui lui sont propres afin de s’octroyer une place enviable au sein de cette société au fonctionnement plus complexe que je ne me l’imaginais!
Sur un plan plus personnel, la vie sentimentale de Paul continue, elle aussi, à se tordre et à le confondre! Que ce soit ses relations avec Julien, celles avec David ou même celles avec le mystérieux Liam, cet amnésique à qui il raconte tout le récit en flash-back, toutes s’entremêlent et lui brouillent l’esprit. Amitié, jalousie, désir, affection, espoir, envie… le cœur de notre héros est fortement ballotté dans ce tome, au moins autant que dans le tome précédent, peut-être même plus!!
Encore une fois, cette bédéiste méconnue nous entraîne dans son univers fantastique enveloppant, empli d’esprits de feu qui n’ont rien de feux follets! Toujours avec un coup de crayon et une sensibilité qui lui sont propres, elle invente, littéralement, une mythologie nouvelle, au doux parfum de sensualité… Sans pareil et novateur, ce monde m’interpelle… J’aime, tout simplement! Et je le recommande à tous ceux qui ont l’audace d’oser une certaine différence! Dès 14 ans.
P.S. : Un conseil, cependant : si le tome #2 faisait un excellent récapitulatif du premier album, il n’en est pas de même avec ce tome-ci! Donc, tapez-vous au moins le tome #2 ou, mieux encore, débutez par le commencement! Vous risquez, sinon, d’être complètement perdus et de pédaler dans la semoule!
Plus grandes forces de cette BD :
- l’unité des couleurs. Rien qu’en feuilletant l’album, on peut percevoir l’alternance de scènes bleues, mauves ou vertes avec les scènes à dominance de jaune, d’orangé ou de doré. Le chaud et le froid, en un bel équilibre!
- les nombreuses révélations, qui permettent enfin de voir une partie du casse-tête et de mettre certains pans du puzzle en place! L’entrée en scène de Kate et d’Éliane, par exemple, avec le mithâl que tout le monde recherche, est intéressante et ajoute une nouvelle dimension à toute cette histoire.
Ce qui m’a le plus agacé :
- le dessin, qui ne s’améliore guère. S’il est, de manière générale, assez satisfaisant, il semble manquer de constance et d’assurance dès que madame Algésiras doit faire appel à des lignes courbes! Elle gagnerait à encore peaufiner sa technique, surtout au niveau des proportions (voir à ce propos ma critique du tome précédent).
- la simplicité (ou l’absence!) des décors, surtout vers la fin. Les vignettes deviennent de plus en plus dépourvues d’arrière-plan!! Peut-être est-ce dans le but de nous aider à mieux nous centrer sur les vives émotions du héros? Les traits de la dessinatrice sont pourtant si fins que ce ne sont pas eux qui auraient distrait notre focus. Telles quelles, avec leurs grands à-plats vides, les douze dernières planches sont un peu trop fades.
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