#INT01- Y, LE DERNIER HOMME
Scénariste(s) : Brian K. VAUGHAN
Dessinateur(s) : Pia GUERRA
Éditions : Urban comics
Collection : Vertigo essentiels
Série : Y, le dernier homme
Année : 2002 Nb. pages : 256
Style(s) narratif(s) : Récit à suivre (1/5) (Comics)
Genre(s) : Anticipation, Héros animalier
Appréciation : 5.5 / 6
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Et si, et si...??!
Écrit le lundi 27 octobre 2014 par PG Luneau
Tomes inclus : #1 – No man’s land
#2 – Un petit coin de paradis
Et si tous les hommes disparaissaient de la surface de la planète??
Ce que j’ai toujours aimé de la science-fiction, c’est ce genre de postulats, quasi-improbables (mais pas impossibles!?!) qui nous permettent de réfléchir aux conséquences de nos modes de vie actuels… en plus de nous faire rêver au traditionnel «qu’est-ce que je ferais si j’étais à la place du héros?» Évidemment, si l’auteur a bien fait son travail et que le récit est bien construit, l’univers ainsi créé est encore plus convaincant, et nos réflexions sont encore plus enrichissantes! J’ai ressenti ce plaisir ces derniers mois en regardant des téléséries comme Flashforward, Falling skies ou Révolution, que j’ai adorées, et en lisant Rising stars. Avec Y, le dernier homme, le postulat est si fascinant qu’on ne peut que se prêter au jeu et y croire!!
Par un jour comme un autre, en 2002 (mais ce pourrait aussi bien être la semaine prochaine… ou peut-être même demain??! ;^), TOUS les hommes de la planète (de même que tous les animaux mâles!) se mettent simultanément à vomir leurs tripes et leur sang… En moins de deux minutes, plus aucun chromosome Y ne respire!...
Imaginez le foutoir! D’abord, les catastrophes sur les routes, le crash de tous les avions et l’échouement de tous les bateaux. Puis, l’instauration naturelle d’une espèce de loi de la jungle toute féminine, chaque rescapée devant organiser sa survie, dans la peur, la douleur du deuil et l’insécurité totale! C’est une entière réorganisation sociétale qui devrait se mettre en place… mais dans un tel contexte, il semblerait que la survie personnelle passe souvent avant le bien-être de la collectivité! Sera-ce différent dans un monde entièrement féminin? Que d’intéressantes réflexions à prévoir!!
Et qu’adviendrait-il si, parmi toutes ces dames, on dénichait… le seul homme a avoir été épargné??
C’est l’étrange destin de Yorick Brown, un jeune homme un peu bohème dont la principale occupation était de s’exercer à devenir maître de l’évasion! Pour une raison totalement inconnue, lui et le petit singe capucin qu’il vient d’adopter ne subissent pas le (très!) mauvais sort de leurs congénères, et se retrouvent les seuls mâles de la planète!! C’est principalement à travers lui que l’on suivra l’évolution de la situation, alors qu’il tentera de rejoindre sa mère, représentante au Congrès américain, et sa sœur, puis une médecin surspécialisée en génétique… tout en rêvant de rejoindre sa fiancée, en voyage en Australie au moment de la grande purge! Au cours de leur périple, Yorick et Esperluette (son singe!) croiseront des centaines de femmes, à qui ils tenteront souvent de cacher leur véritable identité. Des femmes fortes, des femmes droites… mais d’autres aussi, détruites, désespérées ou ambitieuses au point d’en oublier toute morale. On dit souvent : «Là où il y a de l’homme, il y a de l’hommerie!»… Eh bien voilà que le duo Vaughan/Guerra nous démontre, hors de tout doute, que cette hommerie n’est pas l’apanage de la gent masculine, et que là où il y a de la femme, la femmerie peut faire tout autant de ravage!!... Après tout, les situations de crise n’engendrent-elles pas toujours, malheureusement, des dérapages comme la radicalisation des idées ou le fanatisme??
Que voici une série qui me titillait depuis longtemps! Je l’avais remarquée, dans les bacs des libraires, en dix tomes d’une centaine de pages… mais je ne m’étais pas encore suffisamment penché sur l’univers des comics, dirait-on. Il aura fallu que les éditions Urban comics se décident à publier ces albums en intégrales, jumelant ces dix tomes deux à deux, en cinq gros volumes musclés, pour que je me décide à me les procurer!! J’ai, de plus, proposé la série à mon cercle littéraire… et elle a remporté le vote!! J’ai hâte de voir ce qu’ils en auront pensé!! ;^)
Jusqu’à présent, l’intrigue est enlevante, le rythme, trépidant et les rebondissements, très efficaces. Bien sûr, nous n’en sommes qu’au premier tome de l’intégrale (correspondant aux tomes réguliers #1 & 2, ou aux 10 premiers fascicules originaux). Évidemment, quatre grandes questions nous viennent inévitablement en tête : Qui a fomenté cette purge? Dans quel but? Par quel procédé?... Et par quel miracle Yorick & Esperluette ont-ils été épargnés? Jusqu’à présent, à peine quelques hypothèses ont été émises, de-ci de-là : expérimentation génétique ayant mal tournée, malédiction divine, offensive militaire particulièrement morbide (et efficace!!?)?… Les auteurs portent aussi à notre attention quelques objets mystérieux : une amulette se référant à la mythique Guerre de Troie, un anneau de fiançailles… Joueraient-ils un rôle dans tout ça?? On ne sait trop, car le tout reste encore trop nébuleux… question de nous donner l’envie folle de sauter sur les tomes suivants!! ;^)
Au scénario, Brian K. Vaughan (qui travaille maintenant sur une nouvelle série de S.F., Saga, qui rafle tous les prix depuis deux ou trois ans!) a su nous concocter un récit bien étoffé, avec suffisamment de ramifications pour assurer une belle crédibilité. En greffant à l’épopée personnelle de Yorick des à-côtés politiques et médicaux, il donne de la consistance à son œuvre. Ainsi, on aura droit non seulement à un petit passage à la Maison-Blanche, mais aussi à la présence d’un mystérieux commando israélien… venu expressément aux États-Unis pour Yorick?!? Pour sa part, la secte des Amazones assure le côté bad boy… ou plutôt bad girl, devrais-je dire!! ;^) Soyez sans crainte : les pauvres lecteurs que nous sommes pourront être sur les nerfs tout au long de notre lecture! ;^)
Pour ce qui est du dessin, ne vous laissez pas influencer par l’illustration de la couverture de cette intégrale, réalisée par Massimo Carnevale, ni par toutes celles qui introduisent chacun des chapitres (magnifiques, exécutées, celles-là, par J. G. Jones) : le style de madame Guerra est beaucoup plus épuré, à mi-chemin entre le style réaliste et la ligne claire. Malgré certaines faiblesses marquées, la simplicité de ses traits, la vivacité qu’elle insuffle aux visages de ses personnages et les belles couleurs franches (de Pamela Rambo) ont su me plaire.
Donc, si vous êtes tentés par les fabuleux miroitements des «Et si un jour…?» et que la violence au féminin ne vous effraie pas trop, je ne saurais trop vous recommander Y, le dernier homme, gagnant de 3 prestigieux prix Eisner et considéré comme «la fiction sociologique la plus pertinente de sa génération». À partir de 16 ans.
Pour avoir un autre point de vue sur ce très bon volume, je vous invite à aller lire les critiques de mon ami Yaneck.
(P.S. : Les membres de mon cercle littéraire ont bien apprécié le premier tome de l’intégrale de cette série, plusieurs m’ayant demandé pour que je leur prête les tomes suivants!! Résultat : je les leur ai prêtés… et je ne peux plus les lire moi-même!!?? Qu’à cela ne tienne (ce n’est pas comme si je manquais d’albums dans ma PAL!!?) : mon livre a obtenu la belle moyenne de 7,56 / 10 !!! ;^)
Plus grandes forces de cette BD :
- les superbes illustrations, très réalistes, des pages d’introduction de chaque chapitre. Ce sont, bien sûr, les couvertures des petits fascicules originaux. Si elles n’ont rien à voir, pour ce qui est du style, avec le dessin de madame Guerra (ce qui frôle, à mon sens, la fausse publicité et qui m’agace d’emblée!!), ces illustrations de J.G. Jones restent superbes. Yorick n’y a jamais la même tête (c’est dire la relative insouciance qu’on les illustrateurs de couverture de comic books!!), mais la représentation réelle ou symbolique du contenu de ces chapitres y est sublime. Jones, un talent à découvrir!
- l’idée de départ, et tous les mystères qui l’entourent! C’est vraiment la grande force de cet album… mais je vous en ai déjà suffisamment parlé plus haut! ;^)
- la cohérence scénaristique. M. Vaughan a vraiment bien réfléchi aux détails de son récit. Dès le départ, j’ai tiqué sur un point : comment Yorick aurait-il pu s’attacher dans une camisole de force ET se suspendre la tête en bas puisqu’il était seul chez-lui?? J’ai été agréablement surpris quand j’ai obtenu la réponse, quelques pages plus loin (et quelle réponse!! ;^) De même, lorsqu’on nous balance le mot inique, que je n’avais jamais entendu de ma vie, j’allais noter un commentaire négatif… mais Vaughan m’a encore déjoué, précisant juste à temps que son héros a fait des études en littérature (pas moi!! Vous non plus?? Alors voilà pour vous : Larousse m’indique qu’inique est un synonyme d’injuste!). De plus, j’aime quand des bédéistes pensent à rester cohérents jusque dans les petits détails : j’ai trouvé très concept, par exemple, de retrouver des livres et des vidéos de magiciens réputés dans la bibliothèque de Yorick (p.15).
- quelques informations intéressantes. Je ne me souvenais plus, par exemple, qu’Elvis avait eu un jumeau mort-né, et je n’avais encore jamais entendu parler de la Freight train riders of America, ce groupe de sans-abri qui vit dans les trains et s’est avéré coupable de plusieurs crimes, le long des voies. Jamais je n’aurais même pu imaginer l’existence d’un tel groupe! L’Amérique m’étonnera toujours!! :^P Idem avec cette loi qui veut qu’une femme qui assassine son mari reçoive une peine d’emprisonnement deux fois plus longue que celle d’un homme ayant tué son épouse!??! :^0 Est-ce bien encore ainsi, en 2014??
- les enchaînements entre les scènes. Les chutes de fin de chapitre sont particulièrement efficaces : elles jouent bien leur rôle et nous incitent à tout de suite vouloir plonger dans le chapitre suivant! Mais même dans un même chapitre, les enchaînements d’une scène à l’autre sont souvent conceptuels, une scène introduisant la suivante de façon parfois subtile, comme ce reportage-télé de la p.16 qui nous permet de glisser à la scène en Cisjordanie!
- de belles petites trouvailles scénaristiques qui ajoutent du mystère à l’intrigue. Toute l’histoire entourant le prénom «inconnu» de la colonelle (oui, messieurs-dames les traducteurs/trices français : le terme colonel a un féminin!!! GRRRR!) Tse’elon, par exemple, ou le mystérieux pendentif de la Dre Hamad, dont on sait si peu de chose, en somme! J’ai hâte de voir s’il s’agit de fausses pistes ou d’éléments pertinents en lien avec le nœud de l’intrigue!! ;^)
- une paire de héros très sympathique. Jusqu’à présent, le mignon petit Esperluette (quel joli nom pour un petit singe!!) reste assez discret, mais mon petit doigt me dit qu’il aura son moment de gloire, dans les tomes à venir (du moins, je l’espère!). Pour ce qui est de Yorick, certains pourront se plaindre qu’il est un peu trop parfait : belle gueule, loyal, fidèle, courageux, avec de la répartie et tutti quanti… En ce qui me concerne, j’ai toujours aimé les gentils garçons : donc, il passe le test, même si je trouve un peu facile la solution d’en faire un apprenti-Houdini pour lui permettre de se déprendre chaque fois qu’il est capturé et attaché par quelqu’un… ou plutôt quelqu’une!! ;^)
- les très nombreuses références cinématographiques ou littéraires! Manifestement, Vaughan a une belle culture, et il veut faire mentir le vieux préjugé qui dit que les lecteurs de BD sont des incultes!! ;^) À chaque chapitre, les allusions à des films, des émissions de télé ou des classiques de la littérature américaine pleuvent!! Des films aussi variés que Tango & Cash, Miller’s crossing, Indiana Jones, l’Homme qui venait d’ailleurs, Chinatown… Et des livres comme les pièces de Shakespeare et… la Bible!! En effet, c’est de cette dernière que vient la citation «…et les débonnaires hériteront de la Terre.» (mais j’avoue que j’ai dû me faire aider du web pour celle-là! ;^) Sans oublier le classique «Quoi d’neuf, docteur?» lancé par Yorick!! ;^)
- l’humour. Certains dialogues sont savoureux. La p.31 est particulièrement solide sur le plan des répliques : j’ai beaucoup aimé tant la réponse de Héro à son frère (concernant leur relation avec leur père) que les messes basses des autres femmes, cinglantes à souhait à l’égard de la jeune femme! L’amusant commentaire de l’éboueuse, à propos de la masculinité de Yorick, dans le bas de la p.50, est vraiment drôle, lui aussi, et j’ai bien apprécié le «Amazones-point-com» lancé en insulte à Victoria et à sa bande de fanatiques!
- le petit résumé de la p.39. J’ai adoré les statistiques que les auteurs nous balancent en pleine face dans ce «Bienvenue dans le No man’s land»! Tous ces pourcentages m’ont permis de prendre la pleine mesure de la place des hommes sur notre planète… ou plutôt de la place laissée vacante par les hommes suite à l’hécatombe!! Fascinant!
- le fait de montrer des femmes dans un contexte de survie et de lutte pour le pouvoir. C’est très original et ça entraîne de belles réflexions sur la place des femmes dans nos sociétés, de même que sur leurs réactions en situation de crise. Seraient-elles plus humaines dans leur façon d’envisager l’équilibre d’une société à reconstruire? Ou si elles se laisseraient tenter par la cupidité, le fanatisme, la radicalisation?… J’ai trouvé fascinant, par exemple, les discours androphobe de Victoria, et toute son approche pour embrigader ses Amazones. Fascinant, mais surtout troublant, cette façon qu’ont les gourous de conditionner les gens!...
- des punchs fabuleux et imprévisibles. Les surprenantes allégeances de Héro, par exemple, ou le mystère de Marrisville (ce nom ne vous fait pas penser à Lietteville, de la célèbre télésérie Unité 9?? ;^) ! Que de suspense! Que de révélations-coups de poing! Et des petits mystères… comme ceux que Héro lance, à la toute fin, lorsqu’elle parle de la cave sacrée, de la ligue des Dents-de-lions et des Huit à rebours!??… Je sens qu’il nous reste encore bien des éléments intéressants à découvrir, dans les prochains tomes!! ;^)
- la dernière planche du chapitre 5 du livre 1. Quelle belle idée que cette plongée renversée, en zoom out (comme une envolée en montgolfière!), débutée dans le bas de la page précédente et qui se termine avec la vue de cette intersection en Y!! C’est conceptuellement bien songé… malgré le fait qu’une bévue s’y soit glissée!! En effet, il est totalement impossible qu’un incendie de la taille de celui montré trois pages plus tôt soit déjà consumé... au bout d’une discussion de cinq ou six minutes, maximum!! On aurait dû voir encore des flammes ou, du moins, de la fumée!! Dommage! ;^(
- le «carnet» de croquis. On nous montre deux pages de superbes croquis de madame Guerra… mais, une feuille recto-verso, peut-on réellement appeler ça un «carnet»?? C’est même plutôt ridicule, non? ;^P
Ce qui m’a le plus agacé :
- plusieurs erreurs de perspectives et de proportions. Les marches de l’escalier, au centre de la p.12, par exemple, sont ridiculement trop étroites : c’est à peine si les deux personnages peuvent y déposer la moitié du pied!! ;^S La conductrice de benne à ordures en est un autre bel exemple : sa tête semble trop grosse par rapport à son corps à la p.44, puis trop petite dans la 5e vignette de la page suivante!! Et que dire de l’aberrante perspective de la planche où l’on voit les 28 femmes de Marrisville venues voir «l’Homme» par le cadre de porte??! Comment peuvent-elles être installées de la sorte sans gradin? C’est ridicule : même les incultes graphiques de mon espèce ne peuvent faire autrement que de trouver cette vignette étrangement bancale!!
- la satanée masculinisation des noms de professions, lors de la traduction! À quand, des femmes (ou des Québécois!) à l’Académie française, pour dépoussiérer les vieux stéréotypes rétrogrades français?? Je n’arrive pas à concevoir que vous, très chers cousins de l’Hexagone, qui savez toujours tout mieux que quiconque, ne soyez pas encore capable, en 2014, de prononcer des termes aussi simples que «sénatrice», «colonelle», «docteure», «mairesse» ou «présidente»!?! Il serait grand temps que vous laissiez tomber vos ornières phallocrates!! :^P
- mon ignorance face à la politique américaine. Je suis malheureusement très inculte en la matière, tant pour ce qui est de leur fonctionnement interne que pour leurs politiques internationales, d’ailleurs!! J’ai donc un peu peur que toutes ces histoires de Congrès, de Sénat ou de Républicaines vs Démocrates ne me fassent perdre le fil. Même chose pour ce qui est des liens entre Washington et Tel Aviv. Jusqu’à présent, ça va… mais je prie pour que ces aspects du récit demeurent secondaires… ou pour avoir accès à un cours intensif sur le sujet, le cas échéant!! ;^)
- la pagination qui cesse à partir de la p.61!!!! Qu’est-ce que c’est que cette lubie!! Déjà que je déteste les livres non-paginés, que penser de ceux qu’on pagine… seulement sur leur premier tiers???!! C’est ridiculement grotesque!!
- la vision un peu trop américano-américaine de la situation. Bien que l’action se passe presque totalement aux États-Unis, j’aurais aimé avoir des topos sur la façon dont cet androcide est vécu, ailleurs dans le monde. Malheureusement, on est chez les Amerloques, et chez des patriotiques, en plus!! J’avoue avoir un peu grincé des dents en lisant cette réplique où Yorick considère que la Constitution américaine fonctionne bien, et ce, «depuis deux cents ans»!! Je ne sais pas si l’auteur exprime ici ses propres opinions à travers son personnage mais, si c’est le cas, j’avoue qu’il m’a pas mal déçu sur ce coup-là!
- la vitesse avec laquelle la ministre de l’Agriculture change d’attitude. Je veux bien croire que le pouvoir corrompt, mais là, c’est un peu radical : elle semblait trop réfractaire à assumer sa nomination intérimaire au poste de Présidente dans les scènes précédentes pour déjà être si entichée par sa nouvelle fonction dès la p.82! D’ailleurs, le changement de look qu’elle arbore (vêtements et coupe de cheveux), deux ou trois pages plus loin, est si soudain, lui aussi, que j’ai eu du mal à reconnaître le personnage!!
- certaines faiblesses graphiques. La plus importante étant, selon moi, le visage de la docteure Mann : on nous apprend, au début du livre 2, que cette femme est asiatique!!?? Première nouvelle!! Si Yorick le comprend en la regardant, il aurait peut-être fallu qu’on le comprenne aussi, en un coup d’œil, non? D’ailleurs, même maintenant que je le sais, je trouve encore qu’elle a cent fois plus l’air d’une Caucasienne que d’une Asiatique!! Autre exemple : j’ai eu toutes les misères du monde à reconnaître les deux femmes de la FTRA quand on les retrouve avec Héro, une trentaine de pages plus loin! Guerra peine parfois à reproduire à l’identique les visages de ses personnages… ce qui s’avère assez embêtant, dans une BD!! ;^S
- l’absence de références pour certaines allusions. Quand on nous parle du médaillon de Sharpton, par exemple… Je me suis demandé s’il s’agissait d’un personnage dont j’avais loupé le nom!! Idem pour «l’enfer de John Ashcroft» ou l’histoire «à la Patty Hearst». Va pour des commentaires comme celui sur le massacre de Waco, mondialement médiatisé, mais dans le cas d’allusions plus pointues, des petites notes en bas de page auraient pu nous pister… car dans de tels cas, même le Net reste assez discret!
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