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#01- Hiroshima
#01- HIROSHIMA
Scénariste(s) : Thomas CHEILAN
Dessinateur(s) : Dimitri ARMAND
Éditions : le Lombard
Collection : X
Série : Salamandre
Année : 2008     Nb. pages : 48
Style(s) narratif(s) : Récit à suivre
Genre(s) : Fantastique, Uchronie
Appréciation : 3 / 6
Alambiqué comme pas possible!
Écrit le jeudi 20 août 2009 par PG Luneau

Pour la première fois depuis que je rédige ces critiques pour ma lucarne, je suis complètement mystifié!! En effet, comment critiquer un album dont on n’a pas compris un iota? Et surtout, où trouver l’humilité de l’avouer, quand on se considère comme un être passablement intelligent (comme vous pouvez le constater, côté estime de moi, je n’ai pas trop de problème!)?

 

Avec le premier tome de la superbe série Salamandre, je dois cependant m’avouer vaincu! Que dalle, voici ce que j’ai compris à ce complexe récit d’uchronie, qui pourtant me semblait avoir de très bonnes prémices!

 

Voulant néanmoins faire preuve de professionnalisme et laisser la chance au coureur, j’ai pris sur moi de relire cet album une deuxième fois, avec plus d’attention et en prenant des foules de notes pour établir les liens entre les multiples factions qui sévissent dans ce récit. À mon grand soulagement, j’ai fini par m’y retrouver…  partiellement! J’ai surtout pu constater de la grande maladresse du scénariste et du dessinateur, qui ont tout deux dû sécher leurs cours sur la lisibilité scénaristique!

 

Ainsi, cette histoire, qui se déroule sur Terre, à notre époque, tente de nous raconter les combats incessants de la Congrégation des Mages pour parvenir à instaurer la paix entre les peuples, à garder hors d’état de nuire les créatures maléfiques qu’elle a bannies il y a plusieurs années et à empêcher les Exilés, magiciens renégats en désaccord avec les politiques de l’association, de revenir se venger. À travers ce beau programme, il y a aussi de la magouille interne, le clan de la Licorne (constitué d’anciens membres du clergé) n’aimant pas celui de la Salamandre (composé des quelques sorcières qui n’ont pas été brûlées vives au Moyen-âge).

 

Si ça vous semble compliqué, vous n’avez rien vu !!! En fait, le scénariste de cette série a d’excellentes idées, et son dessinateur a un talent fou, vraiment. Seulement, l’un comme l’autre font tout pour qu’on ne comprenne rien à leur récit! On jurerait qu’ils ont  parié à qui tarabiscotera le plus la construction de l’histoire, soit par le montage des planches, soit par l’ajout d’inversions, de non-dits, de retours en arrière et j’en passe! C’est d’autant plus dommage qu’il y a plein d’éléments intéressants (décors, personnages secondaires, graphisme, réflexions…), sans lesquels, d’ailleurs, ma notation aurait été beaucoup plus sévère.

 

Le tome deux sera-t-il plus clairement construit? Amènera-t-il plus d’éléments d’informations qui favoriseront la compréhension? Je l’espère… Malheureusement, et j’en suis le premier attristé, je ne suis vraiment pas sûr d’avoir le goût de le lire!!

 

 

Plus grandes forces de cette BD :

 

  • la présentation des principaux personnages, sur les pages de garde. Voilà un des rares éléments de cet album visant à nous aider à y voir clair!

 

  • le dessin très pur, ultra léché et très sophistiqué. D’une grande beauté!

 

  • les couleurs, merveilleusement bien agencées, de manière à donner un ton à chaque scène, avec plusieurs effets intéressants.

 

  • les architectures sont superbes, souvent composées d’un mélange de baroque et de futuriste. C’est très intéressant.

 

  • l’idée de base de cette uchronie. En dévoilant leur présence à la population normale, en 1830, les clans de magiciens ont signé un pacte. Ils n’auront dorénavant tous qu’un seul but : protéger la population, sans toutefois ne jamais s’interposer dans les affaires internes des différents gouvernements, sauf pour empêcher toute guerre entre les peuples. Ainsi, depuis cette date, grâce à la magie, aucune guerre n’est survenue sur Terre, ce qui inclut les deux conflits mondiaux et tous les conflits modernes.

 

  • les conséquences de cette réalité utopique. Ainsi, puisqu’il n’y a plus de guerre, toutes les sociétés se sont tournées vers la production et l’économie… Au point que tous les débouchés sont maintenant saturés et que toute la planète fait face à une crise économique sans précédent, avec 38% de chômage. La population se tourne vers les magiciens qui leur ont apporté la paix et exige maintenant qu’ils l’aident à régler la situation.

 

  • la totale désillusion du pauvre petit Gherstein, qui réalise que la belle utopie à laquelle il avait rêvé si longtemps vire au cauchemar… et qu’il ne peut rien faire pour l’éviter!! Le tout peut servir de base à d’excellents débats : sur les utopies, sur le sens que d’autres peuvent accorder à nos rêves, sur l’impact de la paix à long terme sur notre humanité…

 

  • plusieurs personnages secondaires sont extrêmement chouettes. Je pense à Tryn, le baba cool spécialiste en communication télépathique, ou Wayne Stuckett, l’observateur de l’ONU qui, comme nous, se retrouve complètement perdu dans tout cet imbroglio incompréhensible. J’adore quand cet ex-agent du FBI s’exclame, à la page 31 : «Je ne comprends rien!» J’ai enfin senti que je n’étais pas seul au monde!!! Sa relation avec le Fléau est aussi des plus intéressantes!

 

  • les phylactères adaptés à certains personnages. Par exemple, l’Oni polymorphe a des phylactères aux bordures dédoublées, ce qui nous le rend plus facile à identifier. Malheureusement, il y a un hic… dont je parle plus bas!

 

 

Ce qui m’a le plus agacé :

 

  • la densité des embrouilles du scénario. M. Cheilan n’aurait vraiment pas dû abuser des retours en arrière, des inserts, des narrations parallèles, des scènes incomplètes (p.21) avec explications sept pages plus loin (p.28) comme il l’a fait. Il a voulu construire son intrigue comme un véritable puzzle, mais c’était la pire gaffe à faire : elle est déjà assez lourde et touffue sans tous ces effets scénaristiques, qui sont plus utiles pour enrichir les récits traditionnels un peu fadasses. Dans ce cas-ci, ça ne fait que noyer le peu de clarté qui se dégageait de son récit dans un océan d’efforts mentaux qui nous perd totalement! Par exemple, pourquoi placer, à trois reprises (p.11, 13 et 17) cette vignette illustrant un loup-garou, près d’un château? Est-ce Jean Garotin? On finit par le supposer, puisque c’est le seul loup-garou auquel on fait référence dans l’histoire… mais pourquoi l’avoir dessiné à ces endroits précis, alors qu’il n’est pas question de lui dans ces pages ??? Quels liens devrait-on faire entre lui et le propos de ces pages? Serait-il censé leur apporter un éclairage particulier… si c’est bien lui !?!? À la place de l’illustrateur, j’aurais dessiné une borne fontaine, un Mc Donald puis un dromadaire en plein désert. Ça n’aurait pas eu plus de sens, mais au moins, ça aurait démontré ma polyvalence!!

 

  • les attaques des pages 22 à 25. J’ai rarement vu pareil fouillis en dehors d’un manga! Deux combats à peu près simultanés, dans des endroits pas vraiment identifiables (parce que mal définis ou non présentés depuis le début du récit), avec des défendeurs en costards qui ont tous la même tête rasée, et des monstres aux allures très changeantes et floues (donc facilement interchangeables), venus d’on ne sait où. Par-dessus tout ça, on rajoute le mage Keïta (chauve du coco, lui aussi!), prévenu par… son petit doigt??, qui quitte le lit de sa belle maîtresse pour se retrouver au combat dans une piscine – toujours pas identifiée! Pour nous aider à rester centré sur ce bordel incompréhensible, le jeune Gherstein étale, pendant les quatre pages, ses états d’âme face à son rêve déchu, en compagnie d’un personnage qu’on n’avait encore jamais vu mais qui semble jouer un rôle prépondérant. C’est vraiment digne des interminables combats qui remplissent des centaines de pages dans les mangas, sans qu’on sache qui tapoche qui, ni pourquoi!

 

  • la quasi obligation d’avoir une pin-up à peu près toujours à poil, pour faire vendre. La petite explication bidon, comme quoi les salamandres, autrefois créatures de feu, sont maintenant des créatures d’eau, n’arrive pas à racheter cet élément qui fait très «arrangé avec le gars… de la finance» ! Juste pour vous, messieurs, la pulpeuse Ezane, l’héroïne principale, a donc toujours les nichons bien en vue, prête à prendre son bain ou à en sortir.

 

  • certaines particularités du monde surnaturel qui, comme par hasard, nous sont apprises juste au moment où le scénariste à besoin d’un coup de pouce! Je fais référence ici au fait qu’on nous dit que toutes les créatures démoniaques (trolls, loups-garous, démons…) ont été bannies de la Terre suite au pacte de 1830… mais que les succubes, elles, peuvent revenir via les rêves… puis se matérialiser «en se cachant dans l’aura de leur maître» ?! Que ça tombe bien : il fallait justement une âme damnée pour entraîner le jeune Gherstein dans la déchéance! Ces informations vaseuses font très plaquées. Encore une fois, le gars des vues travaille fort!!

 

  • l’imprécision dans la construction de certaines planches. Par exemple, à la page 35, est-on supposé comprendre que le genre de chien éthéré des vignettes #5 et 6 s’est constitué à partir des flocons de la succube qui s’émiettait à la vignette #3? Si tel est le cas, un dessinateur habile en construction de planches se serait organisé pour que la transition soit beaucoup plus fluide!

 

  • la malencontreuse habitude des auteurs à ne pas apposer d’appendice aux bulles (ce qui fait qu’on ne sait pas à qui attribuer les paroles exprimées) ET à ne pas respecter les codes qu’ils ont eux-mêmes définis. Ainsi, quand ils établissent que les bulles qui correspondront à l’Oni seront à double bord ou que celles qui proviennent du télépathe auront des petites échancrures, c’est excellent, ça nous aide à nous retrouver… mais quand ils choisissent tout à coup d’user de télépathie sans les échancrures, ou en les changeant (p.34), ou que l’Oni n’a plus ses doubles bords (p.45) ... et qu’il n’y a pas d’appendice (p.46)… on fait quoi pour s’y retrouver? Surtout que ces variations apparaissent alors que le nœud du récit est dans son pire enchevêtrement, au moment précis où l’on nous explique que tout ça découle de l’incommensurable peine d’amour de… «who knows»!? On doit deviner qui parle!!! Pour ce qui est de la lisibilité, on repassera!!

 

  • la finale, en plein dans l’action. La tuera-t-il ? Ne la tuera-t-il pas? On le saura l’année prochaine… si on a le courage de se taper la suite!

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