#01- L'ARMÉE DU NÉCROMANT
Scénariste(s) : Alexandre ASTIER
Dessinateur(s) : Steven DUPRÉ
Éditions : Casterman
Collection : X
Série : Kaamelott
Année : 2006 Nb. pages : 48
Style(s) narratif(s) : Récit complet
Genre(s) : Fantastique médiéval, Humour
Appréciation : 3.5 / 6
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Ah! Kaamelott! Quand tu nous tiens!
Écrit le mardi 11 août 2009 par PG Luneau
Aficionados de Kaamelott, réjouissez-vous! La célèbre série de capsules télé arthuro-médiévales la plus déjantée qui soit se complète maintenant de trois albums BD! En effet, Alexandre Astier, l’auteur-réalisateur-musicien-acteur principal (et j’en passe!) de la série a rédigé trois nouveaux épisodes, contemporains au Livre I de la série. Steven Dupré les a illustrés, en tentant de respecter (plutôt mal que bien, malheureusement) les physionomies des comédiens qui incarnent les rôles. Et puisque les effets spéciaux et les masses de figurants sont plus économiques à dessiner qu’à filmer, Astier s’est payé la traite! Dans ce premier opus, ce n’est rien de moins qu’un rat de quatre milles kilos et une armée de deux milles morts-vivants que le brave Arthur et sa bande d’empotés bien peu chevaleresques devront affronter!
L’histoire débute alors qu’Arthur apprend que son château reçoit tous les jours, depuis quelques semaines, «l’assaut» d’un ou deux morts-vivants. Facilement mis hors d’état de nuire, ils ne représentent pas une menace réelle – quoi qu’en pense Bohort, que ces monstres horrifient! Arthur organise néanmoins une petite expédition afin de découvrir ce qui peut bien être à l’origine de tout cela.
Ainsi, tous nos héros préférés s’élancent à l’assaut de la montagne enneigée d’où proviennent les mystérieux et repoussants assaillants. Leur trajet passera par une immense grotte, antre d’une gigantesque bestiole qu’il ne fait pas bon réveiller, pour se terminer au repère d’un nécromant fort puissant, sur le point de mettre à exécution son attaque finale.
Action, humour, combats, revirements, horreur (presque!) par moment… le récit est agréable, même si l’apport du fantastique est ici magnifié en comparaison à ce que les capsules télé nous ont habitués.
Mais quand on est un fan fini, comme moi, on est prêt à pardonner bien des choses à ce cher Alexandre!!!
P.S.: Curiosités : Voici trois erreurs graphiques comme j'aime tant, que le site Placard à BD m'a permis de découvrir :
D'abord, à la p.5, vignette #8, le bouclier de Bohort n'a plus les mêmes entailles qu'à la vignette #2!
Puis, au milieu de la p.20, on voit que Lancelot tranche la main droite d'un zombie... pourtant, les deux cases suivantes nous montre la créature sans main gauche!! Magie!!
Finalement, et elle est plus subtile, observez le pied gauche du monstrueux mastodonte, à la toute fin de la p.40. Ne remarquez-vous rien de spécial? Et oui, les orteils sont disposés comme sur un pied droit, avec le plus gros complètement à gauche!! Fascinant, non? Je dois avouer que, personnellement, je n'aurais jamais remarqué un tel détail sans l'apport de ce site, Placard à BD, que je trouve très sympathique!
Plus grandes forces de cette BD :
- l’attitude des personnages et leurs interactions avec les autres sont conforment à ce que la série télé nous a habitués. Encore heureux : c’est le même auteur! En lisant, je parvenais même à entendre la voix de la plupart des personnages!!
- les couleurs, quoique sombres, sont franches, et les effets spéciaux (tours de magie, Excalibur…) sont bien réussis.
- les traits sont clairs, nets et bien définis.
- on retrouve, bien qu’un peu clairsemé dans tout l’album, le même humour décalé qui fait le charme de la série télé. À titre d’exemple, le «fabuleux» item magique donné par la Dame du lac.
- les personnages, si extravagants par leur nullité! Bohort (le mieux réussi sur le plan graphique), couard et extatique à souhait; Léodagan, aux commentaires toujours aussi colorés et colériques; sans compter le duo de cruches : Perceval et Karadoc!
- le «méchant» est, lui aussi, secondé par des imbéciles… Le pauvre : on compatit presque avec lui!
- le récit se tient bien, même si on ne sait rien des origines et motivations du nécromancien.
Ce qui m’a le plus agacé :
- le manque d’unité dans le graphisme des visages des personnages. Non seulement un même personnage ne se ressemble pas toujours d’une vignette à l’autre, mais en plus il ne ressemble souvent que vaguement au comédien qu’il est censé représenter! Et c’est encore pire pour Merlin et tous les personnages féminins! Oui, je conçois que le défi était de taille. Ce ne devait pas être évident de caricaturer chaque comédien, de manière ressemblante, selon toutes les attitudes requises… Mais si on s’engage à le faire, on le fait! Ici, on dirait que M. Dupré n’a pas le talent nécessaire pour reproduire parfaitement les mimiques de chacun, de manière à ce qu’on les reconnaisse… C’est d’autant plus dommage que ces mimiques sont archiconnues des téléspectateurs! À moins qu’on ne lui ait pas laissé le temps de suffisamment parfaire ses études de personnages? En effet, il se pourrait bien que, désirant profiter de la «manne Kaamelott» pendant qu’elle était chaude, Casterman ait un peu trop pressé son dessinateur, au détriment d’une réelle maîtrise du graphisme. Heureusement, pour les fans, la frimousse de leurs comédiens préférés vient se superposer sur les visages les moins réussis et ça peut encore passer.
- la grosseur de la bestiole de la montagne, qui est un peu extravagante. En fait, la BD montre ce que les capsules télé se contentaient de suggérer. Curieusement, le fait de voir m’a un peu fait décrocher. En voyant nettement ces milliers de morts-vivants, ou l’hyper-ultra-gigantesque rat, ça me fait un peu trop réaliser le burlesque des situations ou leur caractère exagérément fantaisiste.
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