#05- LE TRÉSOR DU MAHURY
Scénariste(s) : Patrice PELLERIN
Dessinateur(s) : Patrice PELLERIN
Éditions : Dupuis
Collection : Repérages
Série : Épervier
Année : 2001 Nb. pages : 48
Style(s) narratif(s) : Récit à suivre (5/6)
Genre(s) : Aventure de pirates / de cape et d'épée
Appréciation : 5 / 6
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l'Aventure, la vraie, c'est en Guyane que ça se passe!
Écrit le lundi 21 décembre 2009 par PG Luneau
Waouh!! Voici notre héros, le fier Yann de Kermeur, qui retrouve la forêt guyanaise où le destin l’a forcé à grandir! Il va évidemment en profiter pour renouer avec d’anciennes connaissances… mais surtout pour retrouver sa frégate, la Méduse, que ses ennemis, les sieurs de Villeneuve et de La Motte, lui ont dérobée, à Brest. Comment le futé Épervier s’y prendra-t-il pour se réapproprier son bien le plus précieux? D’autant plus que la rumeur de son prétendu crime a déjà traversé l’Atlantique, ce qui rend sa sécurité dans la colonie aussi précaire qu’elle ne l’était en France! Réussira-t-il à délivrer tout son équipage du joug de leurs tortionnaires sans scrupules?
Là, mes amis, on est dans l’Aventure avec un grand A. Allez savoir pourquoi, à mes yeux, la première image qui me vient lorsque j’entends le mot Aventure, c’est la jungle. Voilà pourquoi cet épisode de la saga, qui se déroule en bonne partie dans la mangrove amazonienne, m’a particulièrement réjoui. Que de suspense! Que d’action! On est de tout cœur avec ce héros trahi et injustement traîné dans la boue. C’est fou à quel point l’injustice est un sentiment puissant!
Sur le plan du scénario, monsieur Pellerin nous gâte à souhait. Pour ce qui est des dessins, c’est toujours la même rengaine : si les bâtiments, les navires et la végétation luxuriante sont criants de vérité, les visages demeurent encore très incertains. On dirait que monsieur Pellerin peine à refaire deux fois le même visage!! Même le visage de son héros varie dangereusement, après cinq albums! C’est particulièrement flagrant à la page 46, 7e vignette, où Yann semble avoir le visage tout compressé! C’est un peu triste, non? Et que dire du sein central de la comtesse!?! (voir ci-dessous)
Mais peu importe : le récit est si enlevant qu’on en oublie ces détails! C’est littéralement avec avidité que j’ai dévoré ce tome, que j’ai savouré chaque rebondissement… et je vous jure qu’il y en a, jusqu’à la toute fin! Vivement le tome suivant, qui s’annonce comme étant le dernier de ce premier cycle! Retrouvera-t-on enfin le trésor tant convoité?!
Plus grandes forces de cette BD :
- la verdure qui vient aviver les couleurs habituellement plus fades. Le fait de déplacer tout ce petit monde en Amérique du sud redonne non seulement un nouveau souffle à l’intrigue : ça nous permet aussi de voir les personnages sous un autre jour… et ça égaie les planches de soleil, de vert tendre et de terre rougeâtre.
- l’Aventure, la vraie, celle qui se passe dans la jungle. Bon, il est vrai que les bêtes sauvages sont anormalement absentes et coites, malgré ce qu’en dit tout le monde. En effet, on n’entraperçoit absolument aucun des prétendus animaux sauvages qui devraient figurer dans ces mangroves! Mais la végétation est dense, et les cachettes nombreuses. Toute cette luxuriance végétale crée un fabuleux paravent qui permet à l’Épervier de déployer ses tactiques sans avoir à craindre pour ses arrières.
- le brillant subterfuge qu’utilise l’Épervier pour libérer son navire. C’est très intéressant de voir comment, avec si peu de moyens mais en tablant sur sa bonne connaissance du milieu et sur son ingéniosité, Yann parvient à emberlificoter Villeneuve et de La Motte.
Ce qui m’a le plus agacé :
- la carte du début, qui n’est vraiment pas claire. Est-ce que la partie supérieure est un agrandissement d’une section de la partie du bas? Je crois, au final, que oui, mais ce n’est que passé le milieu du livre que j’ai subodoré cette possibilité. Rien ne nous l’indique, ni indication de changement d’échelles, ni petits pointillés pour encadrer la zone agrandie, ni loupe… En fait, je ne suis même pas encore certain de cet état de fait tellement l’ambiguïté plane. Les deux parties pourraient très bien être les deux côtés d’une même embouchure de fleuve. De plus, la grande Cayenne, en haut, ne semble pas orientée de la même façon ni avoir la même forme que la petite Cayenne, en bas. Très confondant, tout cela.
- le sein de la comtesse, en plein milieu de sa poitrine! Après les visages confondants parce que trop pareils (l’auteur a même avoué, en entrevue, qu’il s’agissait de sa bête noire mais qu’il allait tenter d’y pallier en travaillant plus ses études de caractères et en donnant à ses futurs personnages les têtes de gens de son entourage!), voilà qu’il démontre une horrible habileté à dessiner les poitrines féminines. À preuve : la comtesse de Kermellec, à la page 37 notamment, semble n’avoir qu’un immense sein en plein milieu de la poitrine!! Je ne sais pas si c’était la même chose dans les tomes précédents, mais depuis que j’ai remarqué ce désopilant défaut, je ne vois plus que ça à chaque fois qu’on voit la belle Agnès en plan rapproché, et c’est si grossier que ça me distrait dans ma lecture! Une telle infirmité chez une si jolie femme, quelle aberration!
- certaines invraisemblances. Je trouve curieux, par exemple, que deux femmes de la bonne société acceptent d’aller se baigner, seules et sans surveillance, de surcroît, dans un marais putride de la jungle sud-américaine, où nagent on ne sait trop quelles bestioles !! Il me semble que c’est pousser loin l’improbable… mais il est vrai que le scénariste avait besoin que le héros et la belle comtesse se parlent en privé! Pellerin a donc, encore une fois, étiré l’élastique de la vraisemblance un peu fort… Mais je le répète encore, pour la cinquième fois en autant de tomes : peut-on vraiment lui en vouloir?? C’est comme ça qu’on aime ça! Rappelez-vous Pirates des Caraïbes!! C’était bourré d’invraisemblances, mais on a tous adoré ça!!
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