#01 - ALICE AU PAYS DES SINGES
Scénariste(s) : Frédéric Thébault dit TEBO
Dessinateur(s) : Nicolas KERAMIDAS
Éditions : Glénat
Collection : X
Série : Alice au pays des singes
Année : 2012 Nb. pages : 56
Style(s) narratif(s) : Récit complet... à suivre (1/3)
Genre(s) : Aventure fantaisiste, Aventure humoristique, Conte réinventé, Héros animalier
Appréciation : 5 / 6
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Quand Alice se retrouve chez les Bandar-log, aux prises avec Shere Khan!
Écrit le mardi 21 janvier 2014 par PG Luneau
Je connais bien Tebo. Pour son très chouette album la Bande à Fred, pour sa contribution au docte mais désopilant In caca veritas, mais aussi, et surtout, pour ses chouettes albums de l’impayable Captain Biceps. Keramidas, pour sa part, je le connais dans un style un peu plus adulte, pour son envoûtante série Luuna, écrite par Crisse. Mais quelle bonne idée ils ont eu de marier leurs talents pour nous offrir un album tout public solide et somptueux : Alice au pays des singes… Des singes??!!
Eux seuls pouvaient balancer la douce Alice, celle de «derrière le miroir», dans une jungle remplie de singes de toutes sortes… et de faire qu’ils la prennent pour leur pote Tarzan!!? Eux seuls pouvaient lui adjoindre un mandrill blanc (baptisé Eddie!!) comme guide, et un gigantesque tigre prétentieux comme Némésis! Ça vous semble déjanté? Soyez rassurés : ça l’est!... Mais tout en restant d’une irréprochable clarté scénaristique… ma foi, presque logique!! ;^)
Car tel est le topo : la pauvre Alice se retrouve amnésique, en plein milieu d’une jungle dense et survoltée. Pour retrouver ses esprits puis son chemin, il lui faudra suivre son guide, Eddie, afin d’aller consulter le sage du coin… tout en fuyant les serpents, les chauves-souris, les plantes carnivores, les crabes… et le puissant tigre, grand seigneur menaçant de tout ce petit monde! La pauvre parviendra-t-elle au bout de ses peines??
Avec ce récit complet, les deux artistes signent un superbe album, aux qualités graphiques indéniables (chapeau, Keramidas!) et aux péripéties amusantes, qui ne s’est mérité que des éloges sur le Net! Je joins donc ma voix à celles des autres et vous encourage, tout de go, à dévorer cette palpitante aventure qui démarre sur les chapeaux de roue pour ne nous laisser… que là où on ne s’attendait pas!! ;^)
Dès 7 ans.
À lire aussi : la critique de mon ami Yaneck.
Plus grandes forces de cette BD :
- l’étrange détournement de ce récit classique et connu. C’est, on ne peut dire le contraire, TRÈS original… Mais : Pourquoi des singes???? ;^)
- la page de garde, en damier jaune et noir garni de silhouettes, en ombre noire ou jaune!! Son style rétro s’avère traité avec beaucoup de modernité, ce qui offre un agréable contraste!
- un excellent incipit, sans préambule, avec une superbe pleine planche qui nous plonge, en moins de deux, dans le vif du sujet. On ne s’enfarge pas dans les fleurs du tapis pour nous justifier la présence de l’héroïne dans cet univers incongru.
- le dessin, tout mignon. Keramidas a su trouver les traits caricaturaux qui accrocheront les jeunes à coup sûr!
- la vivacité des couleurs. Parlez-moi d’une forêt colorée à fond! Bravo à Nob pour l’excellent travail de colorisation!
- les mises en page. Quelle somptuosité!! C’est varié, dynamique et souvent très original! On dirait que les auteurs se sont donné comme défi d’éviter le plus souvent possible les damiers traditionnels : pleines planches, doubles planches agencées de plein de manières différentes, maintes vignettes en enfilade (vous savez, de celles qui nous donnent l’impression que les personnages progressent dans un même décor, comme dans un dessin animé?!)… Vraiment, on peut parler d’une belle réussite sur le plan de la composition graphique!
- la mise en relief des personnages par rapport aux décors. Alors que ceux-ci sont colorés un peu plus grossièrement et tracés d’un contour un peu plus pâle, les héros possèdent des couleurs très franches et un encrage net et foncé. Le petit contraste qui en résulte donne un effet de relief des plus intéressants!
- la longueur du récit! On en a pour notre argent avec ses 56 pages!
- l’amusant punch final. Il clôt bien le récit… mais laisse en même temps la porte ouverte à un second tome… qui sort justement ces jours-ci!! Aura-t-il autant de succès que cet album-ci?? C’est à voir!!
Ce qui m’a le plus agacé :
- certains choix esthétiques. Si le tigre et le serpent-dodo, de par leur relative obésité, se démarquent des images traditionnelles qu’on se fait de ces animaux, cette originalité complexifie toutefois la façon de les animer. Ainsi, leurs mouvements manquent beaucoup de fluidité, ce qui est dommage pour ces deux bêtes réputées pour leur souplesse! Ça mine donc un tantinet à leur crédibilité… mais je ne dis ça que pour chipoter : l’album demeure plus qu’excellent, même malgré ces détails! ;^)
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