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À quoi bon?
À QUOI BON?
Scénariste(s) : Raphaël Guilbault dit RABOT
Dessinateur(s) : Raphaël Guilbault dit RABOT
Éditions : autoédition
Collection : X
Série : À quoi bon?
Année : 2016     Nb. pages : 68
Style(s) narratif(s) : Courts récits (Inspiration comics)
Genre(s) : Quotidien, Récit psychologique, Érotique
Appréciation : 3.5 / 6
la Sensibilité au quotidien
Écrit le lundi 06 mai 2019 par PG Luneau

Il y a plusieurs mois, déjà, mon ami Philippe m'a présenté une petite plaquette en me disant : «Tu connais cette BD? C'est une connaissance de ma blonde qui l'a faite. En la voyant, j'ai pensé que tu aimerais peut-être la lire.»

Ben voyons! Moi, lire une BD?? La vraie question serait plutôt : Moi, NE PAS lire une BD?!! ;^) D'autant plus que le dessin semblait sympathique et la couverture, invitante!

J'ai donc plongé dans À quoi bon?, un court recueil de trois petits récits intimistes, respectivement de 16, 32 et 10 planches, réalisé et autoédité par Rabot, dont je n'avais jamais entendu parler. Précisons que deux de ces récits avaient déjà été publiés dans des collectifs.

On y suit des gens ordinaires, dans des situations ordinaires. Ce pourrait être votre voisine, ce pourrait être vous. Une jeune adolescente a maille à partir avec sa mère un brin caractérielle; Une jeune femme expérimente une première date avec un prospect qui a des idées assez incongrues en matière de préliminaires (!!?); puis un gars panique à l'idée que ses voisines aient été témoins de ses ébats amoureux avec sa copine.

À la lecture de tout ça, j'ai été particulièrement touché par la justesse des personnages. Leurs réactions et leurs attitudes m'ont semblé très réalistes, surtout chez les personnages féminins. La fine sensibilité qui se dégageait de tout ça m'a amené à penser que Rabot était une artiste à l'œil aguerri... Mais, ô stupeur! Internet me révèle que Rabot n'est pas cetTE artiste que j'avais imaginéE, mais bien UN artiste qui, ma foi, semble avoir une belle aisance à s'immiscer dans la psyché féminine!! ;^)

J'ai donc bien aimé découvrir ce nouveau bédéiste émergent. Bien qu'ayant encore un peu de travail à faire, notamment en ce qui a trait à la construction scénaristique, Rabot me semble un artiste très prometteur. D'abord parce que son style de dessin est bien abordable et saura rejoindre un large public. Puis parce qu'il sait insuffler sa belle sensibilité au sein de ses histoires. Pour toutes ces raisons, j'ai l'impression qu'on reverra sous peu ses dessins cartoonesques remplis de charme. Je nous le souhaite (et à lui aussi, bien sûr!! ;^)

À partir de 18 ans.

 

Ce qui m'a le plus agacé :

 

  • un certain manque d'assurance dans les décors. Certains sont un peu vides, d'autres sont un peu plaqués... La perspective n'est pas une technique facile, Rabot devra encore s'exercer un peu pour bien la maîtriser. Son escalier (au centre de la planche 11 du récit That's it) en est un bel exemple: il constitue une véritable illusion d'optique en soit car on n'arrive pas trop à voir s'il monte ou s'il descend!:^0

 

  • les finales de chacun des récits. C'est, et de loin, la principale lacune de l'album. Autant les personnages sont forts, les relations, bien présentées, les situations, intéressantes, autant chaque court récit tombe à plat!:^( Je ne comprends ni la finale d'Estic, ni celle de Lis tes ratures. Et pour ce qui est de celle de That's it, elle est relativement fade. En fait, de manière générale, Rabot mise beaucoup sur les silences, les non-dits, les atmosphères. Quand la situation est claire, c'est très intéressant... mais ce n'est pas le cas lors de ces trois finales, ce qui fait qu'on reste avec un malheureux arrière-goût d'incompréhension ou de vacuité... Dommage.:^(

 

  • les choix de graphies qui ne respectent pas toujours la grammaire. Il est difficile d'écrire le joual, mais c'est faisable si on se réfère à la syntaxe et à l'orthographe d'origine. J'ai mis du temps à comprendre la phrase «J'ai ai rossé toute la gang.»... parce qu'elle aurait dû être écrite «J'es ai rossé toute la gang.»!! La preuve: on entend le Z de la liaison quand on le dit, liaison qui était impossible à faire avec la graphie choisie par l'auteur. «Je les ai» ne peut pas devenir «J'ai ai»!! Même chose avec le «a s't'heure». Pourquoi un S?? Cette expression provenant de «à cette heure», j'aurais écrit «à c't'heure», avec un C... et un accent grave sur le A!!:^S Je passerai outre le SI suivi d'un FERAIENT... en misant sur le fait qu'il est intentionnel, pour nous donner une idée des limites du personnage...

 

  • un très gros plan plutôt raté. Autant les mimiques des personnages sont toujours riches et amusantes, autant le visage du déchireux de billets du cinéma fait très amateur lorsqu'il crie après les deux protagonistes de That's it. Il aurait mérité d'être retravaillé plus sérieusement.

 

  • la surabondance de jurons... et de cigarettes!! Que certains personnages fument ou sacrent ne me dérange en rien... mais ici, on dirait que c'est le cas de TOUT LE MONDE!!:^0 Alors que presque plus personne de mon entourage ne fume, j'avais l'impression que cette pratique était en baisse! On dirait que Rabot veut me démontrer qu'il n'en est rien: tous les personnages principaux de ces trois récits enchaînent les cigarettes à vitesse grand V!! Et pour ce qui est des sacres, et bien, disons qu'ils sont TRÈS présents. Était-ce vraiment nécessaire?:^S

 

 

Plus grandes forces de cette BD :

 

  • la couverture soyeuse, d'un bel orange citrouille.

 

  • les dessins aux visages cartoonesques, aux grands yeux expressifs. Est-ce que Rabot travaillerait dans le domaine du dessin animé, par hasard? ;^)

 

  • l'oralité de la langue, très bien rendue. Outre les quelques petites bévues que j'ai listées plus haut, tout le texte sent bon notre québécitude! On s'y reconnaît, on y entend notre parlure, notre accent... Bravo!

 

  • de très beaux personnages féminins. Presque toutes les femmes de cette mini-plaquette, qu'elles soient mère ou fille, ont un caractère bien trempé. Ça fait plaisir à voir! ;^) En fait, la grande majorité des personnages sont très forts, tant les femmes dans leurs convictions que les gars... qui sont presque tous dépassés par les événements! Mais leur vulnérabilité et leur manque de ressource ont aussi leur charme! ;^)

 

  • le fait de reconnaître certains coins de Montréal. J'ai reconnu la belle marquise en coin du cinéma Beaubien (on peut même l'apercevoir sur la couverture!) AVANT d'en voir le nom: cinéma Bienbeau !! ;^) J'adore!!

 

  • quelques répliques bien tournées. Par exemple, la planche qui a été ajoutée, comme en prologue, se termine sur une réflexion fort intéressante: «C'est tellement impersonnel de lire avec des souliers.»:^) De même, tant le concept de la soirée «Lis tes ratures» que son nom m'ont fait presque rire aux éclats! Quelle belle manifestation de pédanterie et d'intellectualisme à outrance!! Tordant! ;^D

 

 


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@ Anne des Ocreries : Je te souhaite de pouvoir le trouver, ce bouquin, mais ça risque d'être difficile, de ton côté de l'Atlantique : je ne suis pas certain que les auteurs qui s'auto-éditent ont un réseau de distribution aussi étoffé!! :^(

Encore une fois, tu m'apprends une nouvelle expression : Ranafout! Pourquoi pas? En fait, j'en ai... rien à foutre!! ;^D

Pour ce qui est de ton hypothèse de la classe sociale, je dois avouer que j'y ai pensé aussi... Tabagisme et jurons, avec l'alcool, sont, chez nous aussi, des traits plus ostentatoires des quartiers populaires. Pourtant, le reste (tenues vestimentaires, éléments de décors...) ne laissait rien voir pour confirmer cet aspect : pas de graffiti, de coins glauques, etc., qu'on associe traditionnellement à ce genre de quartier. C'est ce qui a fait en sorte que je n'en ai pas glissé mot dans mon billet. Mais je suis rassuré de voir que quelqu'un d'autre y ait aussi pensé!

C'est fou : même avec un océan qui nous sépare, on est sur la même longueur d'ondes!! ;^)
Rédigé par pgluneau le lundi 06 mai 2019 à 21:58


Tu m'allèches là ! Du coup, y m'fait envie, ce petit opus. J'aime la couverture.
Moi aussi, j'aurais écrit " à c't'heure", cette expression ayant cours dans mon coin de France. On la trouve aussi écrite " astheure", en un seul mot. Aurait-il mélangé les deux ?
Il m'est venu comme ça l'idée que, de même que l'alcoolisation outrancière signe souvent, en littérature, les paumés, les milieux glauques et les classes sociales " populaires", ici le tabagisme forcené nous situerait les personnages dans un certain type de milieu...peut-être. C'est à voir, et c'est aussi pour ça que j'aimerais le lire.
Ou alors c'est pour nous les situer " rebelles ranafout' " ? ["ranafout' " = " rien à foutre ", très usité en France en ce moment ] - ça questionne, ça questionne.
Et ça donne envie d'y mettre le nez.
Rédigé par anne des ocreries le lundi 06 mai 2019 à 19:16


@ Marsi : Non, je n'ai pas trop «senti» le manga dans ce petit recueil. J'ai plutôt eu l'impression de lire un comic indépendant américain, genre Blankets, de Craig Thompson.

Pour ce qui est de l'autoédition, mon ami, ce pourrait être une belle alternative pour toi, surtout que tu commences à être pas mal bon pour faire ton propre marketing et ta propre distribution, nécessité oblige... ;^)
Rédigé par pgluneau le lundi 06 mai 2019 à 18:28


@ Boum : Dans ce cas précis, j'avoue que tu marques un point : c'est une graphie qu'on a souvent vue. De plus, la graphie choisit par l'auteur ne nuisait pas à la compréhension... contrairement à celle de l'autre exemple que j'ai soulevé!
Merci d'être passée, Boum, et d'avoir pris la peine de laisser ta griffe! Au plaisir de sûrement te recroiser au Parc La Fontaine!! ;^)
Rédigé par pgluneau le lundi 06 mai 2019 à 18:23


Intrigant ! Je suis allé voir sa page FB. Rabot est très influencé par le Manga. Est-ce que ça paraît dans cette bande dessinée, point de vue découpage par exemple ? L'auto-publication est foisonnante en Bd. Je pouvais m'en douter mais j'étais loin de le savoir. Pour preuve, le Bédélys indépendant. Je dis ne dis pas que ça ne donne pas le goût... J'apprends.
Rédigé par Marsi le lundi 06 mai 2019 à 18:17


Bon je viens de fouiner et je ne trouve pas de preuve de ce que je viens d’avancer, mais les dictionnaires d’internet s’entendent sur plusieurs épellations, dont astheure.
Rédigé par Boum le lundi 06 mai 2019 à 17:55


À sa défense, Michel Tremblay écrit “astheure”, en un mot, et ça a été convenu comme l’orthographe “officielle” de ce mot joual ;)
Rédigé par Boum le lundi 06 mai 2019 à 17:50




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