#03- GOUZI GOUZI GOUZI
Scénariste(s) : Michel Ledent dit MIDAM, ADAM, Laurent NOBLET
Dessinateur(s) : Michel Ledent dit MIDAM, ADAM
Éditions : Dupuis
Collection : X
Série : Game over
Année : 2008 Nb. pages : 46
Style(s) narratif(s) : Gags en une ou quelques planches
Genre(s) : Humour morbide
Appréciation : 4.5 / 6
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la Princesse et l'éternel «loser»
Écrit le mercredi 01 juillet 2009 par PG Luneau
Aaah! Game over! J’aimais beaucoup, dans les premiers tomes de la série Kid Paddle, ces gags sans texte qui nous présentaient cette espèce de petit viking, toujours aux prises avec des monstres pustuleux ou des labyrinthes parsemés de sables mouvants ou de hachoirs désynchronisés… Bref, je trouvais très drôle de lire, sous forme de BD, les parties de jeux vidéo que le jeune Kid faisait avec ses amis…
J’ai donc été très heureux de l’initiative qu’a prise Midam, l’auteur du héros à casquette verte : voici que l’éternel petit guerrier malchanceux a sa propre série! Et il en est déjà à son troisième opus! Que de malheurs pour un si frêle petit être! Car, bien sûr, ce digne descendant du Caliméro de notre enfance périt à la fin de chaque planche, démontrant hors de tout doute que la partie est irrémédiablement terminée : Game over!
Bien sûr, quoi que familiale, cette BD n’est peut-être pas à mettre entre toutes les mains : les tout jeunes enfants, qui pourraient se laisser tenter par l’absence de texte, risquent peut-être d’être impressionnés par les horribles déboires du pauvre antihéros et de sa dulcinée, l’innocente princesse, qui se voient broyés, brûlés, dépecés, transpercés, dissouts dans l’acide et j’en passe, avec abondance de sang et de viscères. Les cervelles éclatées et les globes oculaires roulants sur le plancher sont monnaie courante, dans cette série. Le tout est dessiné d’un trait drôle et léger, mais quand même…
Pour les plus vieux, par contre, quelle rigolade! C’est morbide, certes, et ça rappelle les malheurs du pauvre Coyote de Road Runner, en encore plus cruel… En fait, moi, je trouve ça carrément drôle! Oui, cette violence à outrance est présentée de manière amorale… mais le petit héros est aussi virtuel que tous les univers qu’on lui fait traverser: il revient toujours, peu importe son agonie précédente, pour une nouvelle partie, une nouvelle aventure… et de nouveaux déboires!
Plus grandes forces de cette BD :
- des chutes drôles et souvent surprenantes, ce qui est assez rare dans le monde des gags en une page. En effet, ces séries suscitent généralement, dans le meilleur des cas, de petits retroussements des commissures des lèvres, mais rarement plus. Ici, je me suis surpris plusieurs fois à devoir me retenir pour ne pas éclater de rire à voix haute. Et compte-tenu du carcan somme toute assez limité (un perso de jeu vidéo qui doit mourir, à la fin de chaque planche), je suis étonné de constater que les auteurs trouvent encore des idées originales pour nous déstabiliser et nous surprendre.
- des monstres et des antihéros aux tronches délirantes. Les yeux globuleux de tous sont très expressifs, et on ne peut faire autrement que de les trouver drôlement laids, mais sympathiques!
Ce qui m’a le plus agacé :
- ça se lit en dix minutes!
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