#01- L'HÉRITAGE
Scénariste(s) : Vincent Lodewick dit DUGOMIER
Dessinateur(s) : Benoît ERS
Éditions : Dupuis
Collection : X
Série : Démons d'Alexia
Année : 2004 Nb. pages : 48
Style(s) narratif(s) : Récit à suivre (1/4)
Genre(s) : Thriller ésotérique
Appréciation : 5 / 6
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Entre magie noire et magie blanche
Écrit le mardi 07 juillet 2009 par PG Luneau
Intéressante introduction que ce premier tome de la série les Démons d’Alexia.
En effet, on assiste, dans cet album, à l’embauche et aux premiers jours de boulot de la belle Alexia, qui exerce le fascinant métier… d’exorciste!?! Comme les employeurs pour cette profession sont assez rares, c’est au C.R.P.S., le Centre de Recherche des Phénomènes Surnaturels, que la jeune fille se déniche un emploi. Elle aura fort à faire, toutefois, pour y tailler sa place, compte tenu du scepticisme de ses nouveaux collègues face à son jeune âge et de l’inquiétante misogynie de certains d’entre eux!
L’intrigue est bien menée, sur plusieurs fronts à la fois. Dugomier a su mettre en place une impressionnante brochette de personnages, tout en nous concoctant une intéressante intrigue (le squelette d’une sorcière qui reconstitue ses chairs pour reprendre vie!) et en disposant de mystérieux éléments qui se développeront dans les prochains tomes. C’est là un habile tour de force que de parvenir à présenter des persos, à situer un contexte, à développer une intrigue solide, à installer des pistes secondaires… tout en restant limpide ET intéressant! Ce scénariste méconnu y est pourtant parvenu.
Pour sa part, Ers, le dessinateur, réussit à nous présenter des atmosphères sombres, des personnages assez inquiétants et un centre de recherche des plus intrigants malgré les traits simples de ses dessins, qui s’apparentent à la ligne claire! Les plans variés, les nombreuses ellipses du montage et les couleurs relativement foncées y sont évidemment pour beaucoup.
Un premier tome qui est comme du bonbon (un bonbon morbide, toutefois, car l’hémoglobine coule quand même assez!) et qui donne plus qu’envie de lire la suite…
Plus grandes forces de cette BD :
- les nombreux mystères qui entourent le Centre : le décès de tous les anciens employés, en 1985; le coma surnaturel du directeur de l’époque, seul survivant du massacre; l’aile entière du complexe qui est condamnée depuis; la folie misogyne du maniaque qui loge en solitaire dans les sous-sols du centre; le fascinant monde de Yorthopia, fictif ou réel… Que de matière pour les tomes à venir, nombreux, j’espère!
- le contraste entre les dessins bon enfant et la violence relative des thèmes exploités : malgré les apparences, ce n’est pas une série pour les gentils petits enfants! Je la suggérerais plutôt aux 12 ans et plus, adeptes de la populaire Buffy, tueuse de vampires.
- l’idée que le centre de recherche soit financé par tous les pays du monde, mais secrètement. Après tout, «aucun gouvernement ne désire se ridiculiser auprès de son opinion publique en révélant qu’il finance la lutte contre les forces occultes.»
- des personnages secondaires des plus intéressants : Zünd, le nécromancien condescendant, Capaldi, le médium emmuré et dangereusement sadique, Gabriel, le sympathique aubergiste qui sait tout, Pinterovitch, le généticien déplorablement nerveux…
- le bon dosage entre l’intrigue spécifique de cet album et celle qui s’étendra sur toute la série.
Ce qui m’a le plus agacé :
- rien du tout ! Un premier tome parfait, je vous dis!
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