#01- 52 (TOME #01)
Scénariste(s) : Geoff JOHNS, Grant MORRISON, Greg RUCKA, Mark WAID, Keith GIFFEN
Dessinateur(s) : Joe BENNETT, Chris BATISTA, Ken LASHLEY, Eddy BARROWS, Shawn MOLL, Todd NAUCK, Kevin NOWLAN, Dan JURGENS, Dale EAGLESHAM, Phil JIMENEZ, Drew JOHNSON, Patrick OLLIFFE, Brian BOLLAND, Keith GIFFEN, Joe BENITEZ
Éditions : Urban Comics / DC
Collection : DC Classiques
Série : 52
Année : 2006 Nb. pages : 320
Style(s) narratif(s) : Récit à suivre (1 et 2 de 4) (Comics)
Genre(s) : Superhéros / Justicier masqué
Appréciation : 4.5 / 6
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les Chats partis, les souris dansent... mais les chatons veillent au grain
Écrit le mardi 07 juillet 2020 par PG Luneau
Tomes lus : #01 (Dess. : Joe BENNETT, Chris BATISTA, Ken LASHLEY, Eddy BARROWS, Shawn MOLL, Todd NAUCK, Kevin NOWLAN, Dan JURGENS)
#02 (Dess. : Joe BENNETT, Chris BATISTA, Eddy BARROWS, Shawn MOLL, Kevin NOWLAN, Dale EAGLESHAM, Phil JIMENEZ, Drew JOHNSON, Patrick OLLIFFE, Brian BOLLAND, Keith GIFFEN, Joe BENITEZ, 4/5)
Qu'arriverait-il si, du jour au lendemain, suite à une crise quelconque, le triumvirat le plus iconique de l'univers des superhéros décidait de tourner la page et de tirer sa révérence?? Imaginez : Superman, Batman et Wonder woman qui plient leur cape et se mettent au vert!! Qui nous défendrait des attaques inlassablement lancées par tous les supercriminels de ce monde (et des autres!! ;^)?? Qui empêcherait les meurtres, les vols, les enlèvements, la vente de drogues, les extorsions? Qui se dresserait comme rempart entre nous et le chaos?
Ce sont ces intéressantes prémices qui ont servi de départ à une série-concept assez particulière, qu'on a baptisée tout simplement : 52. Pourquoi 52? Principalement parce que le défi que se sont lancé les créateurs, c'est de produire un chapitre par semaine, pendant un an... Mais ce nombre semble avoir d'autres propriétés mystiques qui seront potentiellement éclaircies d'ici la fin! ;^) 4 grands scénaristes (dont Geoff Johns et Grant Morrison, deux noms qui, s'ils me sonnent des cloches même à moi, sont très certainement des géants du milieu!! ;^) se sont donc assis pour concocter ce que j'appellerais le Réveil des petits héros! Car c'est très certainement ce qui arriverait! Les héros moins connus, ceux qu'on a aperçus au fil des années mais qui n'ont pas su stimuler suffisamment la fibre affective des lecteurs pour perdurer, n'auraient plus d'autres choix que de reprendre du collier! Voilà donc que les acolytes, les mal-aimés, les moins connus, ceux aux pouvoirs moins flamboyants (ou un peu ringards! ;^) se mobilisent enfin, sans aucune coordination réelle. Résultat? Le crime prolifère un peu plus, mais de nouvelles alliances se forgent peu à peu!
Ainsi, on retrouve :
Extensiman / Ralph Dibny, toujours dévasté par la mort de son épouse (voir Crise d'identité, dans la Justice league, qui cherche une explication à ses malheurs et qui, tel Orphée, ira jusqu'à visiter des plans astraux bizarroïdes en compagnie du casque du Dr Fate (?! Eh oui : le casque lui parle!?) en vue de ramener sa femme d'entre les morts;
Renée Montaya qui se fait recruter par la Question. Ils enquêteront tous deux sur une organisation criminelle appelée Intergang, ce qui les mènera au Khandak, où Black Adam règne en despote... jusqu'à son mariage avec la belle Isis, qui changera sa vie ;
John Irons / Steel qui voit, impuissant, sa nièce Natasha suivre le programme de modification génétique Everyman pour ensuite se faire embrigader dans les Infinity inc., une équipe de superhéros fabriqués dans les laboratoires de Lex Luthor et qui travaille à sa solde... jusqu'à ce que ce businessman retors en décide autrement! ;
Booster Gold qui fanfaronne continuellement, mais qui frappe son nœud avec l'apparition du mystérieux Supernova ;
Dr Magnus qui continue à espérer créer ses superrobots... mais qui se retrouve séquestré sur une île en compagnie de tonnes de scientifiques plus ou moins sains d'esprit! ;
Animal man, Adam Strange et Starfire qui tentent de revenir d'un voyage subspatial. Ils parviendront enfin à décoller d'une planète hostile... mais ce ne sera que pour tomber sur Lobo, le dangereux chasseur de primes de l'espace... ;
Et... Je pourrais vous parler du chimpanzé détective (qui n'a apparemment pas de nom!), de Super Sachem, d'Atom Smasher, d'Alan Scott et ses Checkmate ou encore de Bruno Mannheim et de Chang Tzu... et d'autres encore, bien plus obscurs, comme la Punaise, Métamorpho, Zauriel, Wildcat, Star Girl, Terra-Man, Bulleteer, Firehawk, Blue Devil, Night Master, Night Shade, l'Enchanteresse ou le Loqueteux... C'est presque sans fin!
Ouf! Il y a maintenant quelques années, quand même, que j'ai commencé à me plonger dans l'univers des superhéros via le cinéma, la télévision et les comics. Loin d'être un spécialiste (car, dans le domaine, des maniaques, il y en a!!), je croyais être assez outillé pour me retrouver dans cette série-concept un peu particulière, qui laisse la part belle aux héros de second ou même de 3e ordre. Disons que j'ai un peu surestimé mon degré de compétence en la matière! C'est du lourd, finalement, cette série! C'est touffu, hétéroclite... et ça tire en tous sens! Avec des scénaristes à la réputation aussi solide, j'imagine qu'on finira par arriver quelque part... Mais là, tout de suite, à mi-parcours après deux tomes, j'avoue n'avoir AUCUNE idée de la direction que prendront toutes ces trames d'apparences si éparses... Et ce nombre, 52, qui revient mystérieusement, par intermittence, dans les situations les plus diverses... Je ne peux croire qu'il ne soit qu'un clin d'œil au titre et au concept des 52 semaines! Il aura un sens, c'est certain! Mais, pour le moment, bien malin qui le comprendrait, rendu à la 26e semaine!
Donc, si vous êtes un geek vendu, n'hésitez pas, plongez! Si, comme moi, vous êtes amateur, plongez aussi... mais prenez des notes et consultez Internet pour éclaircir l'identité de tous ces personnages et leurs interrelations... Car, je dois être honnête : j'ai malgré tout très hâte de lire la suite... Tellement que j'ai déjà entamée la troisième brique! C'est quand même bon signe, non??! ;^)
À partir de 16 ans.
Mes bémols :
- quelques coquilles. Une phrase mal structurée dès le descriptif d'Extensiman, à la p.5. Littéralement: «Dibny avait l'habitude de parcourir le globe à la recherche d'enquêtes à résoudre, jusqu'à l'assassinat de celle-ci par une amie devenue démente.»... Celle-ci quoi? La recherche d'enquête ou l'habitude?? Dans les deux cas, ça n'a aucun sens et ce sont les deux seuls mots féminins du paragraphe... Heureusement que j'ai lu Crise d'identité et que je sais que les éditeurs tentaient de faire référence à l'épouse de Dibny! ;^) Puis, une coquille dans les Origines d'Estensiman (décidément!!:^0): «car tout les hommes caoutchouc...»
- la construction syncopée des trames narratives. Tant que ces trames se comptaient sur les doigts d'une main, cet aspect faisait partie des forces de la série... Mais quand on est rendu avec presque une vingtaine de trames s'entrecoupant plus souvent qu'à leur tour et desquelles les tenants et aboutissants semblent tout ce qu'il y a de plus abstraits, ça devient un peu complexe!
- deux maladresses typographiques. D'abord, la jolie police de caractère choisie pour écrire le texte de Skeets, le petit robot (de plus en plus déréglé!) de Booster Gold, fait très concept... mais, souvent, elle est difficile à lire et ce n'est pas pratique. De même, les encadrés narratifs qui nous présentent les pensées de Renée Montaya sont écrits si petits qu'ils sont, eux aussi, parfois difficiles à déchiffrer.
- un passage particulièrement violent. Même si les batailles forment le quotidien de tout bon superhéros qui se respecte, il n'arrive pas fréquemment (et c'est tant mieux!!) qu'on voit des personnages avec des canons de revolver plantés dans la bouche, ou des bras arrachés qui survolent les champs de bataille (semaine #1). Avions-nous vraiment besoin d'aller si loin pour comprendre l'état d'esprit des personnages?
- la ridicule poitrine de Powergirl... Je sais: elle a expressément été conçue, cette Supergirl d'un autre multivers, dans le but de satisfaire la libido des attardés qui trouvaient que la Supergirl originale n'était pas assez avantagée par la nature... Misère!... Mais c'est tellement exagéré!? Elle doit tellement utiliser de sa superpuissance pour contrebalancer ce surpoids frontal qu'il ne devrait plus lui en rester suffisamment pour combattre les méchants!:^0 Sans compter qu'avec l'échancrure de son costume, ses baudruches devraient en sortir à chaque instant! Son véritable nom devrait être Powerbreast, en fait!:^S
- plusieurs combats difficiles à lire. D'abord, celui avec Powergirl (semaine #3). Nonobstant mon point précédent, son combat aérien avec Terra-Man est risible (elle détruit sa moto volante... mais celle-ci continue à voler!??) puis sa discussion avec Black Adam est très difficile à suivre, tant les phylactères sont mal disposés. Bref, le découpage de Keith Giffen n'était pas efficace du tout, sur ce coup-là! Plus tard (sem. #6), c'est l'épisode au-dessus de la Grande Muraille de Chine qui est lourd et difficile à suivre... sans compter le grand nombre de nouveaux personnages et leurs interactions pas simples! Ouf!:^S Puis on remet ça à l'épisode de la sem. #9, avec le combat entre Starfire et Devilance le traqueur, puis dans le #23...
- l'absence de pagination. ENCORE!!?? Mais quand donc les éditeurs de comics comprendront-ils que c'est la galère, de commenter des albums non-paginés de plus de 300 pages, quand nous vient l'envie de citer un exemple ou d'indiquer une image!! Grrr! Et on a le culot, dans les notes de fin de chapitre, de nous indiquer des pages: Oui, oui! Je vais aller vérifier à la p.274... Mais attendez: avant, je vais devoir aller compter à partir de la p.1 pour découvrir LAQUELLE est la p.274!!:^P
- les titres de chapitre. Non seulement ces titres sont souvent difficiles à lire, parce que disposés sur un fond marbré par la répétition infinie du numéro de la semaine, mais en plus, ils sont souvent obscurs et un brin pompeux.
- le personnage de Lobo. Ce genre de personnages, hyperviolent et flippant, n'attise aucun intérêt, aucune sympathie de ma part: ça m'ennuie royalement! Alors, que dire de la reconversion de celui-ci en archidiacre de poissons astraux?!! Un seul motme vient à l'esprit : R-i-d-i-c-u-l-e! J'ai vraiment hâte qu'Animal man, Adam Strange et Starfire arrivent à destination!:^P
- la représentation des membres de l'Infinity inc. Ils nous reviennent périodiquement, à chaque 4 ou 5 chapitres, mais d'une fois à l'autre, ils ne sont jamais pareils!! Changement de nom, de costume, de couleur ou de coupe de cheveux... Ça devient impossible de les reconnaître, d'une fois à l'autre! ;^( C'est particulièrement flagrant entre les semaines #17 et #21... C'est qui, le mohawk?? Et Skyman, ce blond à belle gueule, c'est bien lui qui est devenu noiraud aux cheveux mi-longs?:^S
Les plus grandes forces de cette BD :
- l'idée centrale de la série. C'est vraiment un pitch intéressant! Comment s'organiseront les personnages de 2e et 3e ordre suite à la disparition des grands? Ça nous permet de découvrir, comme je l'ai dit, des TONNES de superhéros de seconde zone! Et le fait que ce soit échelonné sur 52 semaines, d'où le titre, c'est très concept!
- la page de présentation des principaux personnages, comme à chaque fois, dans cette collection. Évidemment, il n'y en a que 9, ce qui est bien peu compte tenu de la multitude de personnages qui sévissent dans ces tomes, mais c'est déjà ça! De plus, chaque tome est complété avec 2 ou 3 doubles pages BD intitulées «les Origines de...», dans lesquelles on en apprend plus sur les débuts d'Extensiman, de Booster Gold, d'Adam Strange, d'Animal man, de Starfire et de Lobo. Toutes illustrées par des dessinateurs différents, ces pages permettent aux non-initiés (comme moi!) de rattraper un peu le pas! ;^)
- certains des personnages que je découvre. Il y avait longtemps que je voulais mieux connaître Booster Gold (et Skeets, son mini-robot)... et je ne suis pas déçu! Toujours en représentation, ne pensant qu'à son image et à ses commandites, c'est vraiment un héros d'un autre genre! Dommage qu'il... mais je n'en dirai pas plus! ;^) Parmi mes autres coups de cœur, il y a Animal man, qui me semble fort sympathique(j'ai hâte de voir ses pouvoirs à l'œuvre plus concrètement), Super Sachem (dommage qu'il... mais vous verrez par vous-même!)... et les robots du Dr Magnus (surtout Mercure!) ! Et quel plaisir d'entendre parler de Rip Hunter, personnage que je connais bien grâce à la télésérieDC: les légendes de demain!
- de très beaux effets visuels...tous faits à l'infographie, évidemment! J'ai bien aimé les effets de tremblement de terre du premier chapitre, ceux de supervitesse de la 21e semaine et les éclairages bleutés de la semaine #23 (parmi tant d'autres) ! Je pourrais même dire que, de manière générale, toute la coloration est très efficace (avec certaines planches carrément magnifiques, comme celles de la luxuriante planète Adon, où Starfire, Adam Strange et Animal Man se sont écrasés).
- la «bande-annonce», sur fond rouge ou bleu, à la fin de chacun des chapitres. Dans le but de titiller notre intérêt, les créateurs y placent, à chaque fois, trois vignettes de la semaine à venir! C'est efficace: ça donne envie de tout de suite enchaîner! ;^)
- les commentaires des créateurs, à la fin de chaque chapitre. Vraiment, ces pages sont salutaires!! Presque à chaque fois, elles me permettent de découvrir un détail que je n'avais pas remarqué, de réaliser des liens que je n'avais pas envisagés, de comprendre un aspect qui m'avait échappé... Les auteurs y parlent, brièvement mais en toute honnêteté, des origines de leurs idées, des changements qu'ils ont décidé de faire, de leur intérêt pour tel ou tel personnage, telle ou telle situation... Ils s'autocritiquent, même, parfois! Puis, ces commentaires sont généralement accompagnés d'une page d'esquisses ou d'un crayonné. Un beau travail d'édition!
- le mystère planant sur le nombre 52! Qu'est-ce que c'est intriguant!! Ce nombre est partout! Il est le dernier mot d'un superhéros mourant (je vous laisse la surprise de découvrir lequel - 5e semaine), on le retrouve gribouillé ad nauseam dans l'antre de Rip Hunter (6e sem.)... puis il est prononcé par un robot en Australie (17e)... Même la Punaise hurle ce nombre sans raison apparente (24e)!! Que de mystères!? En fait, ces auteurs sont très forts pour les phrases sibyllines (comme le «Il arrive.» de la 5e semaine, et le «Il sait.» de la 19e.) Et rien n'est gratuit: généralement, avec le recul ou en relisant, on en vient à tout saisir. J'ai hâte que ce soit le cas pour le nombre 52... mais il me reste encore 26 semaines à lire! Ce ne sera pas demain la veille! ;^)
- la quantité d'équipes de superhéros mentionnées ou montrées! C'est effarant! Je n'en connais presque aucune!! Et ça ratisse large: de l'antique Société de Justice à la Super Young Team, en passant par les Dix, les Checkmates, les Teen Titans ou la Nouvelle Ligue de Justice... Puis, il y a évidemment l'Infinity inc., le groupe créé et sponsorisé par Lex Luthor à partir des meilleurs candidats de son programme Everyman, qui donne artificiellement des superpouvoirs à tout quidam qui en a envie!:^0 Ces groupes viennent s'ajouter à la multitude de superhéros solitaires qui pullulent déjà entre ces pages!! Ça en fait, du spendex!! ;^D
- plusieurs bons éléments dramatiques, dont des revirements inattendus ou des révélations punchées. La confrontation entre Ralph Dibny et Booster Gold (sem. #7) par exemple, ou l'identité secrète de l'ex-copine de Renée Montaya (sem. #11). Il y a aussi, entre autres, le culte à la poupée vaudou géante (sem. #11 à 13), l'intérêt que porte Skeets à l'ancêtre de Booster Gold (sem. #19), l'altercation entre les Teen Titans et les membres d'Infinity inc. (sem. #21)... et tout le passage sur l'île du professeur Morrow, qui regroupe tous les savants fous du monde entier! Mais il y en a tant!...
- la collection de couvertures originales, colligées en fin de tome. Comme chacun de ces «chapitres» était originalement publié en fascicule (à raison d'un par semaine dans le cas de 52), les éditions Urban comics ont choisi (comme dans la plupart de leurs compilations) de regrouper toutes ces couvertures (souvent sublimes!) dans les dernières pages de chaque tome. Un survol de ces pages nous offre un beau retour sur les moments-phares du récit. J'adore! ;^)
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