#01- ARCHINAZE DE TARABISCO
Scénariste(s) : Jean-Pierre JOBLIN
Dessinateur(s) : Olivier LE DISCOT
Éditions : Vents d'Ouest
Collection : X
Série : Légende dorée
Année : 2008 Nb. pages : 48
Style(s) narratif(s) : Récit à suivre
Genre(s) : Fantastique médiéval, Humour, Historique
Appréciation : 4.5 / 6
|
Que le Ciel nous vienne en aide... ou du moins Ses Très Saints Locataires!
Écrit le mercredi 03 mars 2010 par PG Luneau
À la vue de ce petit moine rondelet, aux traits assez caricaturaux, sur une couverture toute dorée, entouré d’une dizaine de personnages tous plus flamboyants les uns que les autres, j’ai d’abord cru que j’avais à faire à une version plus class de mon très cher Frère Boudin. Si j’avais partiellement raison, ce n’est que TRÈS partiellement!
En effet, il y a certains points communs. Ici aussi, on est en présence d’un sympathique moinillon sur qui on compte pour une mission capitale. Ici aussi, le moine semble entouré d’une bande de joyeux frères… que l’on ne voit à peu près pas dans ce tome-ci. Ici aussi, les noms de certains personnages sont des jeux de mots (plus ou moins amusants, j’avoue).
Mais les comparaisons s’arrêtent à peu près là! Le récit penche beaucoup plus du côté de l’aventure fantastique que du côté de l’humour, ce qui donne de la substance au récit. Voyez plutôt :
Frère Boulu est un religieux qui possède un don divin très particulier : il peut invoquer à sa convenance tous les saints du ciel!! C’est pour cette raison que le pape, Innocent Cent, l’a fait enlever de sa paisible abbaye de Saint-Bibin par trois de ses sbires, les frères Préchi, Précha et André. Une mission capitale attend notre brave petit moine bibinictin!
En effet, les forces du Malin se préparent à une offensive des plus grandioses contre la Très Sainte Église catholique. Déjà, des manifestations annoncent le drame à venir : des cochons naissent avec six oreilles, des veaux avec sept pattes… et que dire des plumes de coquadrilles qui ont été retrouvées sur les nombreux lieux où des gens ont été enlevés ! Frère Boulu devra tout d’abord invoquer la Matago, la plus puissante des Mandragores. Armé des pouvoirs que celle-ci lui confère, il devra par la suite être présenté à l’austère évêque de Tarabisco, afin de prendre la direction de ses puissantes armées. Comment les émissaires papaux pourront-ils convaincre un tel homme, imbu et assoiffé de pouvoir, du caractère crucial de la folle entreprise dans laquelle ils plongent notre nouvel héros ? Peut-être grâce au récit que «frère» André a à leur raconter! L’évêque acceptera-t-il de laisser ses troupes aux mains d’un petit moine totalement dépassé par les événements? Et quels Saints invoqués dans une pareille conjoncture?
Avec son graphisme irréprochable, la Légende dorée s’avère une BD de grande qualité. Si la lenteur inhérente à tous les tomes d’introduction s’y fait sentir, l’album à venir s’annonce déjà beaucoup plus ancré dans l’action : frère Boulu est fin prêt, à nous de le suivre!
Plus grandes forces de cette BD :
- les pages de garde. J’ai bien aimé celles au début de l’album, qui nous présentent l’abbaye et certains de ses habitants… mais j’ai complètement craqué quand j’ai vu celles de la fin, reprises de la première, mais avec quelques «légères modifications», pour cause de beuverie! Très drôle! Saint-Bibin, priez pour nous!
- le graphisme, qui allie un petit côté amusant et léger à un sérieux et un professionnalisme fort impressionnant. Je découvre les talents de ce nouveau dessinateur avec beaucoup d’intérêt.
- les nombreux effets lumineux, fort bien réussis, qui avivent les couleurs. De plus, ces effets sur-brillants (reflets du soleil, phosphorescences, flammes et transcendances des divinités) contrastent énormément avec les tons d’ocres et de bruns qui dominent largement la palette de couleurs de cet album, Moyen-âge oblige!
- l’archange Saint-Michel. Quel délirant personnage! D’une flamboyance crasse, son attitude hautaine n’a d’égal à son look de drag-queen-valkyrie! J’espère qu’on aura encore la chance de le détester dans les prochains tomes!
Ce qui m’a le plus agacé :
- les jeux de mots dans les noms de personnages. Si certains sont amusants (j’aime bien les frères Préchi et Précha ainsi que le pape Innocent Cent), d’autres le sont beaucoup moins (Archinaze de Tarabisco, ou les moines bibinictins, sous le patronat de Saint-Bibin-l’Imbibé). Mais c’est une question de goût!
- certains passages à la narration obscure. J’ai dû relire par trois fois le passage de l’enchantement de la Mandragore… et je ne suis pas encore sûr d’en avoir compris les subtilités… si subtilités il y a!
- une certaine lenteur dans la narration. En survolant le récit, après ma lecture, j’ai constaté qu’il ne s’y passe finalement pas grand-chose, et qu’on y parle beaucoup. Mais n’est-ce pas là le propre de presque tous les débuts de série?!
|