#23- LA CAVERNE TIBÉTAINE
Scénariste(s) : Roland Goossens dit GOS
Dessinateur(s) : Roland Goossens dit GOS, Walter Goossens dit WALT
Éditions : Dupuis
Collection : X
Série : Khéna et le Scrameustache
Année : 1992 Nb. pages : 47
Style(s) narratif(s) : Récit à suivre (1/2)
Genre(s) : Héros animalier, S.F. humoristique
Appréciation : 4.5 / 6
|
Du Tibet... à l'Atlantide!?!
Écrit le jeudi 17 janvier 2013 par PG Luneau
Qui aurait cru qu’un bon album du Scrameustache était encore possible, après 22 tomes, dont plusieurs très ordinaires!? Pourtant, ce 23e opus de la série, sorti en 1992, est d’un très bon cru!! J’en suis encore tout ébaubi! ;^)
En effet, la Caverne tibétaine renferme le scénario le plus solide et le mieux construit de tous les 23 premiers albums. Serait-ce l’intégration d’une touche de politique qui donne cette dimension toute particulière au récit, ou le fait que l’on joue sur plusieurs localisations géographiques, tant au Tibet qu’en Chine?? Toujours est-il que cette quête pour découvrir ce que la mystérieuse caverne du titre renferme m’a particulièrement plu.
L’aventure débute quand Khéna et le Scrameustache viennent en aide à un petit voisin, un jeune garçon d’une dizaine d’années, d’origine tibétaine, qui vit à Chambon-les-Roses en compagnie d’un moine qui veille sur lui et sur son éducation… En effet, le vieillard en question est à l’article de la mort, et le jeune Longpo (car c’est le nom du gamin) doit retourner à la lamaserie d’où il est originaire… par ses propres moyens! Bien sûr, il n’en fallait pas plus pour que nos amis proposent de les aider et de les conduire tous deux au Tibet en deux temps, trois mouvements : c’est si facile quand on est l’heureux propriétaire d’un puissant vaisseau spatial!! Une fois rendus, c’est là que le jeune Khéna et son complice extraterrestre se retrouvent plongés dans de palpitants déboires opposant le gouvernement militaire chinois et les moines tibétains à la recherche de reliques exceptionnelles, sur le point d’être excavées suite à des fouilles archéologiques! (Mais pourquoi diable ai-je parlé d’Atlantide, dans mon titre, moi?!?! ;^) )
Ainsi donc, pour de l’aventure à l’état pur (agrémentée de trois ou quatre coups de rayons pétrifiants lorsque nécessaire!!), lancez-vous sur le vingt-troisième tome de cette série. Il en vaut vraiment la peine. Toute la famille saura apprécier ce récit haletant qui a le grand mérite de rester clair et facilement abordable! Bravo, Gos et Walt : cette fois-ci, la qualité scénaristique est pas mal au rendez-vous!
À lire aussi : toutes mes critiques des 22 premiers tomes.
Plus grandes forces de cette BD :
- la présence d’un peu de politique. En effet, Gos et Walt nous plongent en plein cœur du conflit sino-tibétain. Sans vraiment expliquer clairement ce qui se passe là-bas, ils nous montrent certaines tensions et prennent position avec beaucoup d’humanité (je vous laisse deviner pour quel camp?? ;^) ). C’est relativement rare, en BD jeunesse.
- une bonne intrigue, bien construite, avec des rebondissements divertissants et intéressants (particulièrement dans le bas de la p.33). Et le plus beau, c’est qu’on nous annonce, en fin d’album, que cette palpitante aventure se poursuivra dans le tome suivant! Tu ne perds rien pour attendre, Atlantide (je savais bien que je n’avais pas parlé de ça pour rien!! ;^) )
Ce qui m’a le plus agacé :
- les dessins, toujours à la va comme je te pousse!! Déjà sur la couverture, on peut remarquer que la tête de monsieur Caillau est beaucoup trop étroite!! C’est pourtant un personnage prépondérant depuis le tome #1!!! Imaginez le reste!!
- l’entrée en scène de Longpo, le jeune Tibétain. Dès la première page, on nous le présente comme un voisin et bon ami de Khéna, du Scram et de M. Caillau. Pourtant, c’est la première fois qu’on en entend parler!! Sa présence semble tellement prise pour acquis que j’étais certain qu’il s’agissait d’un personnage qu’on avait déjà rencontré dans un tome précédent. En fait, je l’ai confondu tout du long de ma lecture avec le jeune Tilou, croisé dans le tome #16!! Eh pourtant non!! Longpo est bel et bien un nouveau personnage!! Avec l’importance du rôle qu’il s’apprête à jouer dans l’univers scrameustachien, dans un avenir assez rapproché, il me semble qu’il aurait dû être introduit avec un peu plus de décorum : ici, il est un peu trop vitement balancé dans l’histoire! Car s’il était si pote que ça avec Khéna… on aurait dû l’apercevoir ou en entendre parler avant ce tome-ci, ne serait-ce que comme figurant!!
- une onomatopée oubliée! C’est la première fois que je vois ça, et c’est très étrange : des mitraillettes qui tirent… mais silencieusement (p.41)!! Weird!!
- un peu de redondance dans les solutions apportées! C’est toujours le rayon paralysant du Scrameustache qui vient à bout de tous les problèmes!! C’est une chouette solution, en ce sens qu’elle est inoffensive et non-violente… mais à force de toujours la voir appliquée, depuis 23 albums, on finit par se lasser : elle élimine grandement toute forme de suspense!!
|