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#01- la Porte entre les mondes
#01- LA PORTE ENTRE LES MONDES
Scénariste(s) : Jorge GARCIA
Dessinateur(s) : Pedro RODRIGUEZ
Éditions : Glénat
Collection : X
Série : Jeune Jules Verne
Année : 2010     Nb. pages : 56
Style(s) narratif(s) : Récit complet
Genre(s) : Historique, Fantastique
Appréciation : 4.5 / 6
Voyage au centre d'une enfance
Écrit le jeudi 07 avril 2011 par PG Luneau

Aaaah!! Jules Verne! Combien de jeunes a-t-il fait rêver via ses récits, tous plus envoûtants les uns que les autres? De la terre à la lune, le Tour du monde en 80 jours,  Michel Strogoff, 20 000 lieues sous les mers et, mon préféré, l’Île mystérieuse, pour ne nommer que ceux-là. Que de succès ces romans ont-ils eu!! Je vous ai d’ailleurs déjà parlé, il y a peu, de ma relation particulière avec cet auteur : c’était quand j’ai critiqué l’excellent premier tome des Enfants du Capitaine Grant, revus par Alexis Nesme. Mais je ne vous avais pas dit, alors, que, dans les faits, je n’ai lu qu’un seul de ces classiques!?! En effet, je n’ai connu la grande majorité d’entre eux que par le biais de leurs diverses adaptations, soit au cinéma, à la télé, en BD ou en albums illustrés pour la jeunesse! Le seul dont j’ai lu l’intégralité, c’est Voyage au centre de la terre, alors que j’avais une douzaine d’années et que je passais une semaine chez ma vieille tante (les tantes vous paraissent toutes vieilles, quand vous avez douze ans!!). J’avais déniché un exemplaire de poche de ce roman dans le plus profond de son sous-sol, et je m’étais jeté dans cette lecture avec passion, faisant fi de la fétide odeur d’humidité qui se dégageait des pages gondolées. Je me suis laissé porter par ce récit fascinant, j’ai plongé dans le volcan avec le professeur Lidenbrock et ses acolytes, j’ai traversé ce monde extravagant sur le radeau, avec ces explorateurs, ressentant au plus profond de mes trippes les mêmes émotions qu’eux! Si ma mémoire est bonne, j’ai dévoré ce bouquin en moins de deux jours tant j’y étais accro! Seul un auteur à l’imagination fertile et à la plume souple et limpide peut réussir un tel exploit… et le grand Verne le réussit à chaque fois!

 

Mais comment un écrivain peut-il en venir à transmettre tant d’images, tant d’émotions passionnées, tant de rêves et de voyages? Où prend-il ses idées, et qu’est-ce qui le pousse à vouloir les communiquer aux autres? C’est un peu sur ces questions que les auteurs espagnols Jorge Garcia et Pedro Rodriguez se sont penchés. Quel sujet original!! La jeunesse du grand Jules!! Dans leur toute nouvelle série, les Aventures du jeune Jules Verne, ils se sont plu à imaginer les événements qui ont poussé le jeune garçon à écrire. L’ensemble n’est pas sans rappeler la petite télésérie sur le Jeune Indiana Jones, qui racontait les premiers exploits de cet archéologue… Sauf qu’ici, on ne joue pas avec un héros fictif : Verne a existé, et les bédéistes en profitent pour nous glisser, à gauche et à droite, des informations biographiques fort intéressantes!

 

Ainsi, nous faisons la connaissance de ses parents, de sa fratrie… et de sa belle cousine Caroline, pour qui ses yeux brillent avec plus d’insistance qu’il ne veut le laisser paraître! Nous retrouvons tout ce petit monde, ainsi que le sympathique oncle Francisque, en 1837, alors qu’ils passent l’été à Nantes. Grâce à leur imagination sans borne de gamins de dix ou douze ans, Jules, son frère Paul et la belle Caroline transforment leurs petites excursions en aventures rocambolesques et s’amusent à croire aux moindres légendes que leur raconte l’oncle Francisque… Le problème (heureux problème pour nous, lecteurs!), c’est que la magie opère, et fait vivre au jeune Jules des expériences qui le marqueront à jamais!

 

J’ai beaucoup aimé ce récit. Pour un tome d’introduction, monsieur Garcia a réussi à y glisser beaucoup d’action et de rebondissements intéressants. Les personnages qu’il nous présente, même ceux moins importants, sont attachants et ont un petit quelque chose de distinctif. L’oncle et son caractère fanfaron, le père et son tic verbal, hum! Même bébé Anna, encore dans ses langes, parvient presque à nous tirer une larme! C’est vraiment bien raconté!

 

Pour ce qui est des dessins, j’ai été un peu surpris, je dois l’avouer, par la légère différence de style entre la couverture et les dessins du récit comme tel. La gamme de couleurs terreuses est beaucoup plus fade à l’intérieur que celle utilisée sur la couverture… Il est vrai que cette dernière est glacée, ce qui biaise un peu la donne! Nonobstant, j’ai quand même trouvé intéressant la cohérence de l’ensemble. Les traits foncés, appuyés et larges, les tons de beige, de brun et d’ocre, les angles prononcés, la subtilité des textures… et même les pages de garde, décorées d’un déprimant papier peint vieillot : même si j’ai quelques petites réserves sur certains de ces éléments (voir plus bas), je conviens qu’ils concourent à ce que l’on se sente plongés au XVIIIe siècle! En ce sens, c’est bien réussi. C’est pourquoi j’ai bien aimé, finalement, et j’ai bien hâte de voir ce que ce duo espagnol pourra nous concocter dans leur deuxième aventure.

 

La Porte entre les mondes, un récit enlevant, aux pointes de fantastiques, qui plaira à toute la famille, dès neuf ou dix ans.

 

 

Plus grandes forces de cette BD :

 

  • les dessins, tout à fait hors normes. À 20 000 lieues des rondeurs de l’âge d’or franco-belge, avec leurs couleurs éclatantes, le dessin de monsieur Rodriguez s’apparente plus aux dessins animés modernes, faussement dépouillés et très graphiques : ceux qui connaissent le Laboratoire de Dexter ou le plus récent Johnny Test comprennent probablement ce que je veux dire! C’est assez anguleux, plutôt hachuré, et les traits sont assez nerveux. Même si je ne suis pas personnellement conquis par ce style, je concède néanmoins qu’il s’agit d’un look très original et différent, d’un intérêt certain. Il apporte une belle alternative aux styles à la mode, souvent normalisés, et je trouve que c’est positivement audacieux de le proposer aux jeunes, surtout que le tout est fait avec intelligence et brio!

 

  • un héros intéressant. Je trouve particulièrement original d’avoir pensé aborder la jeunesse d’un homme au parcours si exceptionnel. Il y a là, il me semble, un potentiel d’une richesse incroyable! On le verra peut-être côtoyer des chercheurs qui travaillent sur des inventions futuristes, qui seront la pierre angulaire de ses futurs romans? Ou des explorateurs avant-gardistes qui lui parleront des contrées qu’il décrira une fois devenu écrivain?? Bref, j’ai vraiment hâte de lire la suite!

 

  • un mélange d’ambiances fort réussi. En plus de l’esprit du Jeune Indiana Jones déjà mentionné, on y retrouve des explorations fabulées à la Tom Sawyer et, époque oblige, un peu de l’univers de Dickens, quoi qu’on soit plus proche du Christmas Carol, avec ses voyages dans le temps, que de la misère d’Oliver Twist ou de David Copperfield.

 

  • de généreux plans généraux! En effet, les vignettes montrant des vues plus éloignées offrent des décors somptueux, étoffés et très recherchés. Le dessinateur nous en donne vraiment plein la vue, et il est très doué.

 

  • des vignettes de superbes grandeurs. Rodriguez n’hésite pas à y aller de cases occupant des demi-pages ou même des pages entières!! Et même lorsqu’il demeure dans des dimensions plus standards, ses vignettes restent grandes et très lisibles. C’est étonnant que les auteurs aient réussi à nous en raconter tant, dans un tome d’introduction, tout en se permettant de telles libertés qui grugent le précieux espace disponible à la narration!

 

  • l’habile coloration. Même si je les trouve trop ternes et trop sombres, j’avoue que les effets de textures, d’ombrages et de reliefs sont tout simplement magnifiques! Les jeux d’ombres que laissent les feuillages sur le visage des jeunes explorateurs, quand ils sont dans la forêt, sont impressionnants de réalisme, et la richesse des couleurs du feu ajoute, le temps d’une scène, une fabuleuse chaleur… qui manque d’ailleurs un peu, dans tout le reste du récit!

 

  • un complément illustré fort agréable. Tout comme Bill Willingham l’a fait à la fin du premier tome de Fables, les auteurs nous offrent une petite nouvelle! Un texte de cinq pages, assez serré, sur deux colonnes, où le jeune Jules (car c’est lui le narrateur de tout l’album) nous raconte comment deux olibrius du futur, un certain Garcia et un certain Rodriguez (!!), sont apparus devant lui, en disant provenir du futur à bord d’une étrange machine à voyager dans le temps! Juste avec ça, nous avons le ton gentiment humoristique et l’esprit de toute la série!! De plus, une splendide illustration pleine page garnie cet amusant texte. Un charmant supplément, fort apprécié.

 

 

Ce qui m’a le plus agacé :

 

  • une couverture superbe… mais qui ne laisse pas supposer un dessin si anguleux et, surtout, des couleurs si ternes. C’est à cause des attentes qu’elle a causées que j’ai été un peu déçu par le graphisme qui, somme toute, est assez intéressant! En fait, c’est surtout sur les visages des personnages que mes quelques petits reproches se portent.  Ils sont un peu disparates (par exemple, celui de la mère ne cadre pas avec les autres, et les yeux de Caroline font trop «manga», sans raison!).

 

  • la fadeur de la présentation. L’encrage est un tantinet trop appuyé à mon goût, et les  coloris, un tantinet trop terreux! On veut faire vieillot avec ces bruns estompés, mais on a peut-être poussé un peu la note.

 


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